Faciliter l’accueil des docteurs juniors : le député Jean-François Rousset interpelle le ministre de la Santé

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Le député de la troisième circonscription de l’Aveyron, Jean-François Rousset, accompagné d’une soixantaine de parlementaires, a adressé un courrier au ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, afin de proposer des solutions pour l’accueil et l’encadrement des docteurs juniors sur le territoire.

Ce lundi 19 février, lors d’une réunion avec le ministre, Jean-François Rousset a remis en mains propres cette lettre, rédigée en collaboration avec la Dr Claire Lebon, médecin généraliste et présidente de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Sud Aveyron. L’objectif : garantir le succès de la réforme instaurant une quatrième année d’internat en médecine générale, prévue pour novembre 2026.

Un enjeu majeur pour l’accès aux soins

Dans leur courrier, les députés rappellent l’importance de cette réforme qui prévoit le déploiement de 3 400 docteurs juniors sur tout le territoire. « Ce nouveau dispositif […] permettra d’irriguer le territoire avec des médecins formés et prêts à exercer, un enjeu crucial pour l’amélioration de l’accès aux soins. » Toutefois, ils soulignent que certaines contraintes administratives et organisationnelles risquent d’entraver son efficacité.

« Il apparaît donc essentiel de lever les différentes contraintes empêchant une application complètement efficiente de la loi créant la quatrième année d’internat de médecine générale. »

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Cinq propositions pour un accueil efficace

Dans leur courrier, les députés avancent cinq propositions pour faciliter l’accueil des docteurs juniors :

Assouplir les conditions d’encadrement par les maîtres de stage universitaires (MSU)
Actuellement, seuls les MSU expérimentés peuvent accueillir ces jeunes médecins. Les signataires demandent à ce que ceux ayant engagé les démarches pour obtenir ce statut puissent également encadrer. « Il y a urgence, n’empêchons pas les MSU qui souhaitent encadrer de pouvoir le faire. »

Simplifier l’ouverture de sites distincts pour les médecins
Afin de favoriser une présence médicale plus étendue, ils suggèrent de rendre plus flexible la déclaration préalable nécessaire à l’ouverture d’un cabinet secondaire. « Appuyons-nous plutôt sur les structures comme les CPTS qui connaissent leurs territoires, leurs praticiens et les besoins du terrain. »

Améliorer la coordination entre les structures locales de santé
Une meilleure communication entre les CPTS, les Départements Universitaires de Médecine Générale et les Unités Pédagogiques de Proximité permettrait d’optimiser la répartition des docteurs juniors sur le terrain.

Favoriser un encadrement plus souple
Permettre à plusieurs MSU d’encadrer un même docteur junior et assouplir les démarches pour que les médecins et leurs stagiaires puissent intervenir sur d’autres territoires où des structures adaptées existent.

Encourager l’accueil des docteurs juniors en valorisant son impact positif
Outre l’aide précieuse qu’ils apportent aux médecins installés, ces jeunes praticiens facilitent également leur installation future et garantissent une continuité des soins. « Tout médecin a intérêt à accueillir un docteur junior car il soulage son activité mais pas seulement : par la transmission des connaissances, il participe à favoriser l’installation et donc à assurer une continuité pour ses patients. »

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Une attente forte du terrain

Cette initiative, soutenue par des députés de divers groupes parlementaires, vise à garantir le succès de cette réforme essentielle pour lutter contre les déserts médicaux. « Je reste à disposition pour échanger davantage sur ces différentes propositions », conclut Jean-François Rousset dans son courrier adressé au ministre.

Le gouvernement sera-t-il à l’écoute de ces propositions ? L’avenir du dispositif dépendra en grande partie de sa mise en œuvre et de la prise en compte des réalités du terrain.

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