Jeudi 13 février, la salle des fêtes de Millau a accueilli une rencontre entre lycéens millavois et acteurs aveyronnais de la justice. Cette journée, placée sous le signe de l’échange et de la découverte, avait pour objectif d’informer les jeunes sur le fonctionnement et l’accès à la justice et de répondre à certaines de leurs interrogations.
Organisé dans le cadre du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), le rendez-vous a rassemblé environ 200 élèves de premières professionnelles et technologiques des lycées Jeanne d’Arc et Jean Vigo. Un format unique à Millau qui a permis aux jeunes gens de rencontrer des professionnels de la justice et de mieux comprendre ses rouages.
Trois thèmes majeurs ont structuré les débats lors des tables rondes, prévention et protection, instruction et enquêtes et procès et application des peines.
L’ensemble des élèves a participé à toutes les tables rondes encadrées par des intervenants variés : le procureur de la République de Rodez, la présidente du tribunal, des représentants de la police et de la gendarmerie, le Service de protection judiciaire de la jeunesse, une médiatrice, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) ainsi que des avocats libéraux.
Après une première en 2024, cette deuxième édition a été améliorée pour favoriser l’expression des jeunes. Valentin Artal, adjoint municipal à la démocratie locale et à la citoyenneté, explique que « le format a été revu pour davantage libérer la parole des jeunes ». Afin de préparer au mieux ces échanges, un travail en amont a été réalisé en classe avec les professeurs, permettant aux élèves de poser des questions préparées aux professionnels présents.

Des besoins particuliers
L’accès au droit a été un enjeu essentiel de ce rendez-vous. « On s’aperçoit qu’il y a des besoins », souligne Valentin Artal qui détaille que les pauses ont été des moments privilégiés pour des discussions plus informelles, permettant aux jeunes d’aborder des questions personnelles avec les intervenants. « Certains échanges mènent parfois à la détection de situations nécessitant une intervention juridique, un dépôt de plainte ou encore l’accompagnement par un avocat », raconte l’élu.
Lever les stéréotypes
Au fil des discussions, les intervenants ont constaté que l’image de la justice chez les jeunes était largement influencée par les séries télévisées et les réseaux sociaux véhiculant une version très outre-Atlantique de nos institutions juridiques. Certains se demandaient, par exemple, si la prison d’Alcatraz était toujours en service ou s’il était possible d’éviter la prison en payant une somme d’argent.
« C’est important de répondre à toutes ces questions, il y a eu beaucoup de questions sur la justice des mineurs, la récidive, mais ces échanges ont aussi permis de lever des stéréotypes qu’ont les jeunes sur la justice française », se félicite l’élu. Fort de ce succès, avec tous les acteurs du jour, il envisage peut-être une troisième édition de cette journée dédiée à la justice.