Sud Aveyron : un comité citoyen pour évaluer les actions de santé du territoire

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C’est une démarche unique en France. Un comité composé exclusivement de citoyens évalue le Contrat Local de Santé (CLS) et émet même des propositions d’amélioration.

Porté par le Parc Naturel Régional des Grands Causses, ce contrat 2024-2028 est co-piloté par l’Agence Régionale de Santé et les élus locaux. A sa base, il a été co-construit par le PNR avec ses partenaires institutionnels et associatifs du sud-Aveyron, acteurs de santé, sociaux ou environnementaux. Ce CLS définit la politique locale de santé, dans son sens large au travers d’une trentaine d’actions mises en place.

La parole aux citoyens

Le comité d’une trentaine de citoyens est tiré au sort sur les listes électorales. Répartis sur chaque communauté de communes, ils ne doivent jamais avoir été élus, ni époux/conjoints d’élus, ni être acteur du monde de la santé. Et bien sûr, ils doivent être volontaires et donc accepter la mission. Ce comité citoyen est intégralement renouvelé chaque année.

Emmanuelle Gazel, première vice-présidente du PNR, présente pour la restitution des travaux du comité citoyen, ne masque pas son enthousiasme de voir la réussite de cette initiative de démocratie participative. « Nous avions la volonté de ne pas rester entre sachants, d’associer utilisateurs et bénéficiaires pour les écouter et les laisser proposer. Très souvent ils ont des avis de bon sens. Ils apportent un regard neutre et neuf sur les actions du contrat local de santé. »

Jonathan Pissier (de Millau) et Sébastien Spataro (de Saint-Sernin-sur-Rance) pour 2023, puis Sylvie Arles (de Millau) et Marc Serodi (de Saint-Georges-de-Luzençon) pour 2024, se sont succédé pour dire à l’unisson la réussite de la démarche : « enrichissante, valorisante, ni brimant ni frustrante. » De leurs dires, « c’est ce genre de démarche qui réconcilie la population avec la politique, car on se sent écouté et entendu. C’est gratifiant d’apporter quelque chose au territoire dans lequel on vit. »

Des conclusions déjà concrètes

Lucie Bousquet, coordinatrice du CLS, a pu présenter quelques conclusions de la démarche initiale de 2023. Celles de 2024 devant seulement être présentées en bureau syndical du Parc le 14 février, elles n’ont pas pu être dévoilées.

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Mais de ces quatre soirées de travail en commun, d’échanges, de réflexions entre la vingtaine de citoyens, sont sortis quelques avis et idées sur la priorisation des actions du CLS, les manques du CLS et la faisabilité d’actions.

C’est ainsi qu’ont été proposés :

  • la création d’un référent local de santé dans chaque partie du territoire
  • la création d’un « Blablacar de la santé » pour répondre aux problématiques de transport
  • premiers secours en santé mentale (formations et la prévention notamment du risque suicidaire)

Paraphrasant Georges Clémenceau sur la guerre, Emmanuelle Gazel a terminé sur ces bons mots : « la santé est un sujet trop important pour le laisser aux seuls soignants. » Elle ressort remplie d’espoirs de cette initiative qui devrait en appeler d’autres. « Répondre à l’intérêt général sans en parler avec la population est aujourd’hui incohérent. Cette expérience est un rebond d’espoir sur la démocratie participative. On doit s’habituer à donner en politique une place aux citoyens. »

Lors des deux dernières sessions du comité citoyens (novembre et décembre 2024 à Millau puis à Saint-Affrique) © PNR Grands Causses
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