Millau. Les défis immédiats et les ambitions du SOM Rugby pour demain

Fanny Alméras
Lecture 7 min.
Laurent Tabutin et Luc Donnadieu

Après une nouvelle défaite à domicile face à Jacou ce dimanche 12 janvier, le SOM Rugby continue de chercher des réponses aux difficultés rencontrées par l’équipe première. Le retour surprise de Gauthier Escalaïs, voulu comme un catalyseur d’expérience, n’a pas suffi à inverser la vapeur. Les co-présidents, tout en clarifiant le rôle du joueur, en ont profité pour faire un point d’étape au bord du terrain à l’issue de la rencontre.

Dans un précédent article, nous avions évoqué le retour de Gauthier Escalais en équipe première du SOM Rugby pour le match de ce dimanche 12 janvier face à Jacou, sur la pelouse du Parc des Sports. Une rencontre qui s’est malheureusement soldée par une défaite dans les dernières minutes, marquant un nouvel accroc pour les Millavois.

Luc Donnadieu et Laurent Tabutin, co-présidents du SOM Rugby, ont tenu à remettre en perspective ce retour : « On voit que Zorro, ça n’existe pas », lance Luc Donnadieu, une façon d’indiquer que le retour d’un joueur même d’expérience, ne peut à lui seul être la solution à la traversée du désert de l’équipe première.

Un discours sans détour

Visiblement agacés et contrariés par cette nouvelle défaite, les co-présidents du SOM Rugby se sont exprimés sans détour : « on avait trois finales à jouer, aujourd’hui on a perdu la première. » Le message est clair, « pas question de baisser les bras », mais le constat est amère et difficile. « Certains joueurs n’en sont pas conscients. Gauthier, par chance, cache aujourd’hui l’absence d’un joueur important, tant mieux, mais il y a des gens qui partent en vacances alors qu’il reste trois matches. C’est des mentalités qu’il faut changer. Certains ont bien compris le système et en profitent, et ça, ce n’est pas bon », déplorent les deux hommes sans toutefois imputer la défaite à la seule absence de certains joueurs.

Reconnaissant leur propre indulgence, les dirigeants ont précisé : « on a peut-être été un peu trop tendres et pas assez exigeants en début de saison. » Ils rappellent toutefois un contexte qui n’a rien de simple , « nous évoluons cette année dans une poule beaucoup plus dense que l’année dernière et nous jouons contre des clubs qui ont de gros budgets. À Millau, nous avons un plus gros budget, mais qui est mis à disposition de l’ensemble du club. On ne privilégie pas une seule équipe, et on l’assume complètement depuis toujours. »

Un renfort, mais surtout un guide

Quant au retour de Gauthier Escalais, les co-présidents assurent : « ce n’est vraiment pas une remise en cause des qualités rugbystiques des jeunes qu’on a recrutés ou qui sont issus du club. On pense vraiment que le problème est plus mental qu’autre chose, parce qu’il y a des qualités dans cette équipe. On le voit encore aujourd’hui : on est chez eux à peu près 90 % du temps, mais on ne marque jamais. Je ne sais pas combien on a fait d’en avant… tout ça, c’est vraiment un problème mental. On a fait venir Gauthier dans ce registre-là, pour qu’ils aient un papa et qu’il assure cette transition qui ne s’est pas faite à l’intersaison. », argumentent les coprésidents qui précisent aussi les intentions du joueur : « Il ne veut prendre la place de personne, mais vraiment être là pour transmettre et aider certains à passer le cap et, justement, à reprendre le flambeau. »

Un flambeau qui brûle déjà au sein du club, puisque malgré les difficultés, les dirigeants préfèrent regarder vers l’avenir. Laurent Tabutin salue notamment les performances des équipes jeunes : « L’avenir, il s’est plus joué hier où on a deux équipes U16 et U18 nationaux qui se qualifient pour les play-offs, la poule haute des jeunes en cadet et junior. L’avenir, il est là. »

Les résultats des filles juniors et de l’équipe B sont également une satisfaction : « Une des satisfactions aujourd’hui, c’est la B cette saison. On tourne en permanence entre 90 et 95 % de joueurs issus de l’école de rugby et du pôle jeunes. Ça, c’est l’avenir. On y croit dur comme fer, notre salut passe par la formation, et au-delà des résultats à l’instant T, nous sommes sûrs qu’on est dans le vrai. »

Des devoirs envers les bénévoles

Enfin, les présidents ont souligné l’engagement inébranlable des bénévoles. « Tous les dirigeants, les bénévoles… ils s’y collent. Aujourd’hui, pendant qu’on joue ici, on a je ne sais pas combien de personnes qui sont mobilisées à la salle des fêtes pour le méga quine. Ceux qui ont assuré le 31 au soir… C’est un don du ciel tous ces gens ! » concluent les deux co-présidents, rappelant que cet engagement impose des devoirs aux joueurs et aux encadrants : « Par rapport à ces gens-là, on a des devoirs vis-à-vis d’eux, des devoirs que certains aujourd’hui n’ont pas remplis. Ceux qui étaient là, ils n’ont peut-être pas été bons, mais ils étaient là au moins. Ceux qui n’étaient pas là, c’est impardonnable. »

Un message fort à l’intention de tous, pour un club qui entend rebondir malgré les obstacles, mais surtout jouer la carte de la formation et de la cohésion pour miser sur un avenir plus prometteur.

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