« Pour la Fédération pour la vie et la sauvegarde des Grands Causses, pour la Fédé, Pierre qui en fut dès ses débuts un membre, puis un co-président ou un président a toujours été Pierrot. En le dénommant ainsi on témoignait de l’affection et aussi du respect dus à notre ancien qui était le gardien de l’histoire de l’association.
Du respect parce que toujours il a été droit dans son engagement. Ses prises de position étaient souvent tranchées, radicales parfois, mais toujours animées par le désir de la sauvegarde du patrimoine, de son environnement, de son histoire et de sa langue.
Marcilhac, avec « L H » répétait-il parce que son nom était ancré dans cette terre et dans l’occitan qu’il considérait comme un des piliers de la Fédé.
Les administrateurs du Parc ou du CPIE se souviennent de ses fortes prises de parole. Une de ses dernières interventions fut celle qui conduisit la Fédé à s’opposer à l’abattage des platanes centenaires du quai Sully Chaliès. Il batailla rudement avec les services techniques de la Mairie pour obtenir les évaluations phytosanitaires qui lui étaient refusées.
Pierrot, avec ce diminutif, c’était pour nous le témoignage d’une affection que nous lui accordions, lui qui continuait dans la Fédé le combat qu’il avait mené dans sa lutte contre l’extension du camp. Le Larzac était un sujet qui revenait souvent dans les discussions et il lui arrivait de rappeler, entre autres, les émissions de Radio Larzac, la première, celle de la lutte qui émettait depuis son magnifique pigeonnier.
Puis il continua avec les responsabilités qu’il prit dans la SCTL. Cela lui valut des amitiés fortes nouées dans l’action avec de nombreux acteurs du plateau. Toute cette expérience il la mettait au service de la Fédé qui en était grandie.
Et Pierrot, toujours accompagné de Pierrette, était un fidèle, fidèle à ses idées. Il ne varia jamais dans ses prises de position a contrario de bien des personnes publiques qui avec l’âge opèrent des glissements progressifs vers des eaux calmes. Lui resta constant dans le contenu et dans l’expression.
Dans la Fédé il trouvait un fonctionnement un peu foutraque qu’il aimait bien, un côté un peu libertaire qui lui convenait, car il n’aimait ni la verticalité ni le fonctionnement hiérarchique.
Et c’est naturellement avec l’écoute de Ferré ou de Marti et la lecture de Giono qu’il passait du temps. Empruntons à ce dernier une formule forte qui résume son combat avec la Fédé pour l’accompagner une dernière fois : « Il est évident que nous changeons d’époque. Il faut faire notre bilan. Nous avons un héritage, laissé par la nature et par nos ancêtres. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prétendre que cette transformation soit un progrès. Nos « belles » créations se comptent sur les doigts d’une main, nos « destructions » sont innombrables. »
Pierrot pour nous tes amis de la Fédé tu resteras toujours présent comme Jacques Bartelemy.
Accompagnons aujourd’hui’ la peine de ta famille, et comme tu l’aurais souhaité continuons de nous battre pour préserver la nature, la Terre, la Culture et ce qu’il reste de bon dans l’humain.
Adiu amic »
La Fédération pour la vie et la sauvegarde des Grands Causses