Lancé au printemps dernier, le budget participatif a donné l’opportunité aux citoyens de proposer des projets pour le centre-ville et la commune, avec une enveloppe totale de 150.000 €. Après la phase de dépôt des dossiers, la commission s’est réunie à l’automne pour délibérer et livre aujourd’hui les résultats de cette votation citoyenne, une première du genre à Millau.
Ce lundi 9 décembre en fin de journée, la mairie de Millau a accueilli la présentation officielle des projets soumis dans le cadre du budget participatif de la ville. Une initiative citoyenne annoncée en avril dernier, qui permet aux habitants de proposer et de concrétiser des idées pour le développement du centre-ville et de la commune.
Un processus participatif inédit
Lancé le 27 mai dernier, le budget participatif de Millau ambitionne de donner la parole aux citoyens pour transformer leur environnement quotidien. Comme l’avait alors expliqué Emmanuelle Gazel, maire de Millau : « Cela donne du sens à nos actions et permet de réenchanter la politique. »
La particularité de ce dispositif réside dans son approche « profondément démocratique ». Les citoyens sont impliqués à toutes les étapes : de l’idée initiale à la campagne pour faire voter leur projet, jusqu’au suivi de sa réalisation. « On veut toucher les gens qu’on n’entend pas d’habitude, a précisé la maire. L’objectif est de renforcer le goût de la participation pour les habitants. Il faut aussi être humbles. Certes, les élus ont des idées, mais les citoyens en ont aussi ! »
Les projets retenus
Au total, quinze projets ont été reçus (8 au format papier et 7 au format numérique). C’est peu, mais c’était une première. « Il faut le temps que la population se l’approprie, et on a tous un peu essuyé les plâtres », explique Valentin Artal, adjoint à la démocratie participative, en espérant une plus forte participation lors du budget participatif 2025. « C’est un peu l’école des fans aujourd’hui, au moins tout le monde est retenu », sourit Emmanuelle Gazel.
Sur ces 15 projets, 7 n’étaient pas jugés conformes aux critères. Cinq de ces projets, conformes aux critères, ont été sélectionnés et les 3 derniers ne rentrent pas dans la cadre d’un budget participatif, mais seront tout de même accompagnés grâce à d’autres dispositifs.
1) Liaison piétonne de la Graufesenque
Ce projet, d’un coût estimé à 30.000 €, a été porté par Sébastien Daurès. Il consiste à faciliter le passage côté rive gauche du Tarn pour permettre de réaliser une boucle pédestre en passant par le pont de Cureplat, la Graufesenque, les serres municipales et le retour par la passerelle.
La topographie ne permettant pas de rester au niveau du Tarn, une adaptation sera faite via l’avenue Louis Balsan/ Chemin de la Graufesenque.
2) Rénovation des sanitaires publics
Ce projet, d’un coût estimé à 30.000 €, est porté par Jean Milleville. Il consiste en la rénovation des sanitaires publics du centre-ville pour améliorer l’accueil des visiteurs et le confort des habitants. Le grand nombre de sanitaires publics à Millau est appréciable. Malgré leur nettoyage quotidien, ils ont vieilli et nécessitent une rénovation, certains en profondeur, pour d’autres un simple relookage. Un ou deux pourraient même être supprimés.
Quelques travaux parmi les plus utiles : pose de lavabo, peinture des portes, renforcement de l’éclairage, nettoyage en profondeur…
Un relevé de l’état des sanitaires et de la fréquentation sera fait pour choisir les sanitaires à rénover en priorité (mairie, halles, Claude Peyrot, Rajol).
3) Nettoyage des statues et des monuments
Ce projet, porté par Philippe Bouffelière, est estimé à 30.000 €. Il prévoit le nettoyage des statues et piédestaux du Parc Malraux, voire ceux du Parc de la Victoire.
4) Revitalisation du boulevard de la Capelle
Ce projet est porté par Pierre Barbaud. Le coût estimé est de 30.000 €. Aujourd’hui le boulevard de la Capelle est une zone morte, quasi sans activités. 90 % de la surface disponible est dédiée au stationnement ou à la circulation des voitures.
Les trottoirs ont une largeur théorique de 1,8 mètre, mais les voitures empiètent dessus, souvent, il ne reste que 1 mètre pour le passage des piétons et parfois 70 cm dans le cas des fourgons ou SUV.
Le passage de deux piétons de front est difficile. Parfois, les poussettes ne peuvent pas passer et sont obligées de contourner le véhicule gênant en passant par la voie de circulation, ce qui est particulièrement dangereux.
Une étude de faisabilité sera faite avec un focus sur la réfection des réseaux et d’un réaménagement de surface.
5) Totem compteur de vélo
Ce projet est porté par Léana Lapointe. Le coût estimé est de 10.000 €. Installer un totem compteur de cyclistes pour encourager les Millavois à l’utilisation du vélo comme moyen de transport durable et convivial à Millau ! Chaque fois qu’un cycliste passe devant un Eco-totem, le changement du compteur est une petite satisfaction personnelle. II construit l’enthousiasme autour de la pratique, vélo après vélo. Et il valorise les citoyens en leur montrant que chaque trajet compte littéralement.
L’installation pourrait se faire stratégiquement sur la piste cyclable reliant les quartiers d’habitations de l’avenue de l’Aigoual et de Millau-Plage au centre-ville, au niveau du pont de Cureplat, à proximité de la nouvelle piste cyclable sur le pont.
Le compteur sera mobile afin de mesurer les différents points de fréquentation.
6) Circulation rue du Pont de Fer
Ce projet, qui ne rentre pas dans le cadre du budget participatif, est porté par Jean-Simon Giafferi. Son coût estimé est de 50.000 €.
Jean-Simon Giafferi propose que la rue du Pont de fer soit mise en sens unique dans le sens montant en parallèle de la rue Victor Hugo déjà en sens unique descendant.
En effet, la circulation sur la rue du Pont de fer actuellement à double sens ne permet pas le croisement des véhicules. Le carrefour rue Cantarane – rue du Pont de fer est particulièrement périlleux quand une voiture descend de la rue du Pont de fer et qu’une autre provient de la rue Cantarane pour emprunter la rue du Pont de fer. De plus les riverains auraient la possibilité de stationner dans la rue du Pont de fer.
Cette idée correspond à un projet prévu dans le plan d’investissement dont les études seront réalisées en 2025. L’opportunité de modifier les sens de circulation et d’installer d’éventuels stationnements sera développée par cette étude.
7) Mise en relation des propriétaires et des jardiniers
Projet porté par Raymond Cassan pour un coût estimé de 0€. L’idée : mettre en relation des personnes ayant un jardin et ne pouvant plus le cultiver avec des personnes n’ayant pas de jardin et désireuses de jardiner. Cet échange gagnant-gagnant serait fait avec un objectif de solidarité, de création de lien social, de lutte contre l’isolement des personnes âgées.
Les services municipaux s’engagent à recenser les propriétaires disposés à partager leurs espaces/jardins et les mettre en relation avec les jardiniers.
8) En route pour Bonniol
Ce projet est porté par Agnès Cayrel, du comité de soutien Larzac Solidarité. Il s’agit de mettre à disposition une navette pour permettre l’accessibilité au centre de loisirs de Bonniol pour les familles non véhiculées (familles suivies par le collectif du soutien aux migrants et autres familles connues par les associations caritatives millavoises).
La Ville s’engagerait à la mise à disposition d’une navette selon un calendrier pré-établi, pendant les vacances scolaires et les mercredis. Le coût estimé, qui sera pris en charge par le budget « quartiers prioritaires de la ville », est à définir.