Opinion. Christophe Saint-Pierre : « Transformez, transformez les faits, il restera toujours quelque chose »

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Christophe Saint-Pierre (photo d'archives)

Nous connaissons tous la citation « Calomniez, calomniez il restera toujours quelque chose ». Depuis 2020, nous nous sommes habitués à une autre formulation de la part de l’équipe d’Emmanuelle Gazel : « Transformez, transformez les faits, il restera toujours quelque chose ». Leur dernier communiqué de presse en date du 21 novembre n’a pas dérogé à la règle. Reprenons les points.

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Quand ils nous accusent de « jouer avec la démocratie » ou de nous adonner à de basses « manœuvres politiciennes », ils oublient un point essentiel : la démission ou le refus de siéger de 14 membres de la majorité Gazel. Une crise majeure inédite à Millau au cours de laquelle les agissements de l’exécutif étaient dénoncés par des membres de la majorité eux-mêmes, le tout dans un contexte de mécontentement général provoqué par une piétonnisation non préparée et une ambiance délétère au sein du Conseil où l’opposition était systématiquement bafouée et écartée malgré ses preuves de bonne volonté. Notre départ n’était pas un « coup politique », mais la véritable réponse démocratique à ce contexte inconnu dans l’Histoire de la vie municipale millavoise. À cet instant, nous étions pour un retour véritable à la démocratie et au suffrage universel. Aujourd’hui nous sommes libres et nous nous exprimons. L’opposition ne se pratique pas seulement au sein du Conseil municipal.

Sur « la situation financière dégradée », l’entourage d’Emmanuelle Gazel oublie de rappeler que l’inscription sur le réseau d’alerte de la Direction Générale des Finances Publiques en 2021, portant sur l’exercice 2020, est due à la situation particulière liée à la pandémie COVID. Une diminution des produits réels de fonctionnement (pas de redevances d’occupation du domaine public, pas d’inscriptions cantines, pas de recettes des services publics…), une augmentation des charges (achats de masques et visières pour la population et les personnels exposés, augmentation du budget annexe de la restauration…), l’ensemble associé à une baisse des recettes fiscales imputée à notre volonté de baisser le taux d’imposition au profit des contribuables de 1 % en 2019, ont provoqué une situation financière particulière. 

Le rapport de la DGFIP considère que « les pertes de recettes et les dépenses induites par la gestion de la pandémie avaient un caractère exceptionnel ». Dans le même temps, le même rapport note une baisse des charges réelles de fonctionnement, une diminution des frais financiers et une diminution du recours à l’emprunt depuis 2017. Preuve que la situation financière de la ville était maîtrisée et que l’inscription au réseau d’alerte ne portait pas sur le mandat.

Je rajouterai un dernier point au sujet de l’Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes. Aujourd’hui, la question ne porte pas sur la nature du prêt (je renverrai ici à la lecture de mon article de novembre 2023 sur les motivations du montage financier) mais sur les raisons pour lesquelles la structure gérée par un conseil d’administration, présidé par Emmanuelle Gazel, ne serait pas en capacité de rembourser l’annuité.

Je ne doute pas que nous relirons à nouveau les mêmes arguments de la part de l’équipe d’Emmanuelle Gazel, mais le fait qu’elle soit à l’origine d’une nouvelle citation littéraire ne la place pas au-dessus des faits.

Christophe Saint-Pierre,
Association Millau en Action


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