Opinion. « La Convention de Berne a enfin voté l’abaissement du statut de protection des loups »

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(Photo d'illustration © DR)

Le 1er décembre 2024 marque un tournant dans la gestion des conflits entre la présence du loup et les activités humaines : la Convention de Berne a voté l’abaissement du statut de protection des loups, passant de « strictement protégé » à « protégé ». Une décision saluée par les éleveurs et les associations qui militent depuis des années pour une régulation plus adaptée à la réalité du terrain. Dans cette tribune, le collectif Cercle 12 revient sur ce combat de longue haleine et sur les espoirs qu’il nourrit pour l’avenir des éleveurs.

Aujourd’hui une bataille a été gagnée dans une guerre de longue haleine : le loup perd son statut d’animal « strictement protégé » au niveau de la Convention de Berne, pour entrer dans la catégorie « protégé ». En tant qu’éleveurs de plein air en proie aux attaques de façon incessante et en tant qu’association de 8 ans d’existence nous ne pouvons que nous en réjouir.

Ce déclassement est une de nos premières revendications et avait été le thème d’un rassemblement européen que nous avions organisé dans l’Isère il y a deux ans, 12 pays européens étaient représentés. Bien sûr, il faut encore attendre que cet abaissement de la protection soit traduit dans la directive Habitats, puis que le Plan loup français soit modifié pour changer les règles qui permettent aux éleveurs de se défendre plus efficacement des attaques sur leurs troupeaux.
Mais nous sommes déjà satisfaits, car cela est une reconnaissance par la société de notre statut de victimes des loups.

C’est une étape importante qui montre enfin qu’il y a une prise de conscience au niveau international de l’ampleur du danger que représentent les loups pour le bétail, et potentiellement sur les humains. Les interactions avec ces derniers se multiplient, notamment en Italie et au Pays bas, mais aussi quelques cas ont été révélés en France.

À terme, sur le terrain, cela devrait lever certaines contraintes réglementaires qui empêchent les éleveurs de se défendre correctement. C’est ainsi qu’un ou des loups continuent de faire des victimes (environ 150 à ce jour) depuis près d’un an sur le Larzac alors que des lieutenants de louveterie ont passé un temps considérable, de nuit, à proximité des troupeaux pour tenter en vain de faire stopper cette hécatombe. La même chose se produit dans beaucoup de départements en France.

Nous continuons notre combat pour qu’enfin nous obtenions une vraie régulation et ainsi faire diminuer considérablement les attaques sur les troupeaux. Les loups doivent retrouver la peur de s’approcher des activités humaines, leur caractère sauvage ayant été amoindri par cette surprotection.

Nous accompagnons tous les éleveurs victimes d’attaques de loups, et notamment les éleveurs bovins de plus en plus nombreux, pour lesquels l’administration dédaigne de reconnaître la responsabilité des loups.

Le nombre d’animaux d’élevage reconnus victimes des loups en France est en hausse en 2024 par rapport à 2023, au mépris des conditions de travail des éleveurs.

Notre objectif est de faire baisser drastiquement ce nombre qui se situe entre 11 000 et 12 000 victimes par an et que les éleveurs et leurs familles retrouvent la sérénité à laquelle ils ont droit.

Cercle 12,
le Collectif Pâturage et Biodiversité


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