Millau. L’art urbain de Digital s’invite en galerie

Millavois.com
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© Gérard Rouquette

Connu pour ses racines dans le graffiti, Digital présente une exposition qui dépasse les frontières de l’art de rue. « La peinture, c’est toute ma vie. Ici, je ne fais pas du graff, j’essaie de ne pas exposer de graffiti, je fais des toiles et vice versa », explique-t-il. Avec sincérité, il reconnaît le rôle essentiel de Mathilde, sa compagne, dans cette aventure artistique : « Sans Mathilde, il n’y a pas d’expo. C’est elle qui me pousse et qui croit le plus en moi », confie-t-il à l’assemblée venue pour le vernissage.

Pourtant, il y a plus de 25 ans que le graffiti s’est imposé dans sa vie. C’est en allant à Toulouse rendre visite à sa sœur alors étudiante que né cette aventure artistique. Bien qu’il ait toujours été attiré par les grands peintres et les musées, c’est l’impact visuel des graffs urbains qui a marqué le début de sa carrière d’artiste. « Vers 13 ou 14 ans, j’ai posé mon regard de gamin sur des graffs dans les rues. Il y avait partout. L’impact des couleurs sur les murs, leur façon de s’imposer dans l’espace public… c’est ce qui m’a attiré », raconte Digital. Comme beaucoup, dans les années 2000 il se consacre au graffiti sauvage sur les trains et dans la rue, puis développe peu à peu un style plus graphique et le décline sur des tableaux dès 2007.

« Il décompose les lettres dans des formes géométriques qui rappellent le Constructivisme. Toujours en quête de nouveaux supports, il cherche également à exploiter la Matière de façon de plus en plus détournée afin de donner à ses œuvres le relief, la vivacité colorimétrique ainsi que l’originalité qui ne manqueront pas de taper dans l’œil, non pas des vigiles, mais de visiteurs venus de leur plein gré ! Aujourd’hui, après des expositions encourageantes en France comme à l’étranger, l’artiste n’impose plus sa peinture aux passants, c’est l’amateur qui vient à sa peinture… »

Dans ces créations, les inspirations sont multiples, de ses voyages Afrique du Nord et en l’Europe du Nord, des objets du quotidien à l’influence du cubisme, des femmes et de son peintre préféré Picasso, cette exposition présente d’anciennes toiles revisitées et beaucoup de nouvelles créations, toutes avec de la résine qui donne une singularité et du relief aux toiles acryliques.

Accessible jusqu’au 21 décembre à la Galerie du 11 rue de la Capelle, cette exposition offre une immersion dans l’univers hybride de Digital, où l’art urbain se réinvente sur toile. Les créations sont également proposées à la vente, une occasion d’acquérir une œuvre originale ou de la déposer au pied du sapin.

Galerie du 11 rue de la Capelle à Millau. Ouverture du mercredi au samedi de 14h à 18h.

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