François-Antoine-Eugène de Planard (1784-1853), librettiste millavois, a marqué la scène parisienne avec ses œuvres d’opéra-comique. Pour en savoir plus sur cet auteur influent qui donna son nom à une rue de la cité gantière, la Société d’Études Millavoises vous invite à explorer son parcours.
À Millau, il est courant d’entendre parler de la rue « des Planard », mais c’est une erreur. Il s’agit en réalité de la rue De Planard. Cette confusion est assez répandue dans notre vieille cité. Pour lever le doute, rappelons que la dénomination vient du nom d’Eugène De Planard, fils d’Antoine de Planard et d’Antoinette de Gualy, qui naquit à Millau en 1784.
Très jeune, Eugène monte à la capitale pour faire son droit, mais aussi subvenir aux besoins de sa famille, sa mère et quatre frères plus jeunes, à une époque particulièrement agitée de notre Histoire. Il trouve un emploi aux Archives du Conseil d’État où il y sera nommé en 1811 secrétaire de la section de législation.
Malgré la tâche prenante, mais plaisante, le soir, il fréquente des lieux prestigieux tels que la Comédie française, le théâtre Favart… C’est là, à l’écoute attentive et passionnée des comédies, des vaudevilles et opéras-comiques, qu’il se découvre une âme d’auteur dramatique.
De Planard avait l’instinct de la scène et des effets dramatiques. Sedaine, écrivain français, surtout connu pour son œuvre de librettiste, élu à l’Académie française en 1768, était son idole. Grétry, musicien était son dieu (surnommé Le Molière de l’Opéra-Comique).
De Planard écrit entre autres : « l’Échelle de soie », en un acte et vers libres, musique de Gaveaux, représenté en 1808, son premier opéra-comique. En 1813, « La Nièce supposée », en trois actes et en vers, jouée avec succès par mademoiselle Mars (Françoise-Marie-Hippolyte Boutet) surnommée « Le Diamant de la Comédie française » !
Sa carrière littéraire ne se résume pas qu’à des comédies et romans, il écrit des livrets pour différents théâtres et surtout pour l’Opéra-Comique et devient donc un librettiste confirmé. Le librettiste étant celui qui crée le texte littéraire qui va servir de base théâtrale au compositeur d’opéra, car, au-delà de la musique, l’opéra est une histoire, une intrigue qu’il faut mettre en forme.
Madame Jocelyne Maton-Canat, dans sa conférence du 5 mars 2016 : « Au temps d’Eugène de Planard », nous précise : « Un grand nombre de compositeurs ont écrit pour lui : Auber, Onslow, Hérold, Carafa, Halévy, Thomas, Adam, Boieldieu… et d’autres. Ainsi, à l’époque où certains se prenaient d’engouement pour les Grands Opéras, d’autres préféraient « Le Pré aux clercs ».
Le 20 octobre 1853, il n’avait pu assister à la représentation de « Colette », son chant du cygne, mis en musique par Cadeaux, déjà souffrant du mal qui devait l’emporter. Il meurt le 13 novembre 1853, l’opéra-comique est en deuil.
Les obsèques d’Eugène de Planard furent célébrées le 15 novembre 1853 en l’église de la Trinité dans le IXe arrondissement de Paris.
Le librettiste de Saint-Georges et Émile Perrin, directeur de l’opéra-comique ont prononcé sur sa tombe de nobles et touchantes paroles d’adieu, parmi une foule nombreuse et attristée.
Heureux sont ceux, dont on peut dire, après leur mort : « la Nature leur avait donné l’intelligence, l’esprit, tout ce qui conduit à la renommée, qu’ils ont partagée avec leurs semblables ».
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la carrière prolifique de monsieur Eugène de Planard, les membres de la Société d’Études Millavoises, 16A, boulevard de l’Ayrolle, à Millau vous accueillent les samedis de 10h à 12h. Contact : 05 65 60 66 39.