Réunis vendredi 18 octobre en sous-préfecture de Millau, les acteurs du territoire ont signé un programme nommé PAPI (Programme d’Actions et de Prévention des Inondations) pour la période 2024-2029.
Le Syndicat mixte du Tarn amont tient le document moteur de son action sur le volet inondations. Réunis en sous-préfecture de Millau ce vendredi, le Préfet de l’Aveyron, Charles Giusti, le Président du Syndicat, Serge Védrines, la Directrice de la Délégation Garonne et rivières d’Occitanie de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, Pauline Rattez et la conseillère de la Région Occitanie et maire de Millau, Emmanuelle Gazel, ont signé un document important pour tout le territoire du Tarn amont.
Basé sur le principe des solidarités amont-aval ainsi qu’urbain-rural, le syndicat mixte n’est pas peu fier de cette avancée, fruit d’un travail de longues années.
Programme global, actions locales
Ce programme touche 88 communes, 9 communautés de communes sur une surface de 2600 km² et concerne 45.000 habitants fixes, sans compter la saisonnalité. De ce programme, on retient la prégnance du risque inondation sur un territoire qualifié de vulnérable, comme on l’a encore vu ces derniers jours.
Du diagnostic il ressort que Millau est bien la ville la plus vulnérable de l’ensemble du bassin, qu’en tout 1700 personnes, 2200 bâtiments, 850 entreprises, dont 85 campings et 125 km de route se situent en zone inondable. De quoi inquiéter et justifier un programme d’actions.
4 M€ pour lutter contre les inondations
Justement, d’où l’utilité de ce fameux « PAPI ». Neuf leviers d’actions ont été identifiés avec 28 actions concrètes et deux actions d’animation pour un coût total de 4 M€ financés par l’Etat à hauteur de 50 %.
Pour le Millavois, on retiendra surtout parmi le plan d’action tout un volet qui concerne le ravin du Ladoux depuis l’aval et les zones agricoles de Saint-Germain, mais également la question de la vulnérabilité du Centre Technique Municipal (CTM).
Pour Emmanuelle Gazel, « ce PAPI est une étape de plus dans un travail de longue haleine. Car si la culture du risque est très présente chez les Millavois, qui sont très résilients, cette culture est absente chez les nouveaux arrivants et on oublie vite… »
Très contente que le programme d’actions ait pris en compte la gestion des ravins pour lesquels Millau est particulièrement concernée, elle ancre le PAPI dans une politique écologiquement responsable au sens plus large, dans laquelle la désimperméabilisation et la végétalisation des sols sont aussi une partie intégrante. Elle a salué « le travail de toutes les compétences ensemble dans un objectif commun pour réduire les risques et protéger les populations ».
Pauline Rattez a concédé que le bassin Adour Garonne est le plus vulnérable de France métropolitaine et justifiait pleinement sur le Tarn amont les actions et les budgets ici déployés.
Charles Giusti, quant à lui, a cité Gustave Flaubert (Dictionnaire des idées reçues-1913) pour introduire son propos sur la culture du risque : « Vieillard : à propos d’une inondation, d’un orage, etc., les vieillards du pays ne se rappellent jamais en avoir vu un de semblable. » « Le risque inondation est une épée de Damoclès toujours au-dessus de nos têtes. Je note dans le programme que nous signons aujourd’hui la nécessaire notion d’anticipation et suis ravi de porter ce papi sur les fonts baptismaux. »
Avant d’ajouter que « le financement de l’Etat est issu d’un fonds de prévention des risques majeurs, aussi appelé fonds Barnier, notre nouveau Premier ministre, toujours aussi attaché à ces problématiques ».