Dans cette tribune, François Bryant pour les sections PCF de Saint-Affrique et Millau, questionne l’avenir de l’accès aux soins en Sud-Aveyron, « où le rêve d’un nouvel hôpital semble de plus en plus lointain, face à l’austérité budgétaire ».
Dans l’attente de l’exposé de politique générale du nouveau Premier ministre, nous savons déjà que le projet de budget 2025, préparé par le gouvernement Attal démissionnaire -à l’encontre du principe de neutralité auquel il aurait dû s’astreindre- subira un rude tour de vis austéritaire afin de satisfaire au plafonnement du déficit à 3% du PIB imposé par Bruxelles, seuls les secteurs de la défense et de la sécurité en étant exemptés!
Pour la santé, le coup de rabot s’annonce sévère, alors que les promesses du Ségur de la santé prévoyaient 6 milliards d’euros d’investissement pour les hôpitaux et les EHPAD. Le coup de grâce porté à un hôpital public à bout de souffle, asphyxié financièrement (endettement par la T2A, emprunts toxiques, inflation), contraint de lésiner sur les dépenses d’entretien et les salaires des personnels.
Que pèseront dans ces conditions, pour les Sud-Aveyronnais, les promesses d’une «offre de soin au public» (concept marchand tournant le dos à la notion de service public) garantissant en parole prévention et prise en charge, proximité et qualité des soins, ces aspirations légitimes sur lesquelles notre «député de la santé» croit encore pouvoir surfer?
Rabâchée depuis plus d’une décennie, la promesse d’un nouvel hôpital tombé du ciel en Sud-Aveyron prend un sacré coup dans l’aile! Ne nous y trompons pas, la dernière opération de com’ orchestrée cette fin de semaine à Saint-Georges-de-Luzençon aura certainement ce goût amer d’une promesse vouée à fondre comme neige au soleil impitoyable du « respect de la maîrise des comptes publics » chère aux libéraux macronistes, droitistes ou lepénistes, tandis que flambent les profits des cliniques privées et des grands groupes pharmaceutiques.
Pendant ce temps, dans ce qui reste d’hôpital public à Millau comme à Saint-Affrique, les personnels la vocation usée jusqu’à la corde devront « faire mieux avec toujours moins » en voyant se dégrader ou disparaître les services les uns après les autres. Les patients quant à eux devront encore davantage « s’oublier », subir les attentes interminables de rendez- vous, les urgences régulées, etc.
Une leçon grandeur nature à méditer pour tous les défenseurs du service public et de l’égal accès aux soins pour tous sur tout le territoire, qui avaient soutenu les propositions du Nouveau Front Populaire et qui ont été trahis par le coup de force de Macron : quel rassemblement populaire majoritaire construire pour gagner le respect par l’État de son devoir d’assistance à personne en danger ?
F. Bryant pour les sections PCF de Saint-Affrique et Millau
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