Ce mardi 24 septembre, à la résidence Denis Affre de Saint-Rome-de-Tarn, une quinzaine d’habitants s’est réunie autour du maire de Salles-Curan, Marcel Combettes, pour célébrer les 100 ans de Clément Gracia. Étaient également présents sa sœur Maria, ainsi qu’André Bacquet, représentant sa nièce Dominique Gracia.
Lors de la cérémonie, le maire a remis à Clément un panier gourmand composé de produits du terroir, au nom de la commune. Il a également rappelé le rôle actif du centenaire au sein du club de football local, où il s’était investi pendant de nombreuses années. Le maire a ensuite félicité Clément et sa sœur pour cet anniversaire marquant.
André Bacquet a pris la parole à son tour pour revenir sur les nombreuses et difficiles épreuves traversées par Clément au cours de sa vie. Né le 23 septembre 1924 à Torralba de Aragón, en Espagne, Clément était le cinquième d’une fratrie de sept enfants. Son père, Mario, occupait le poste de régisseur d’une grande propriété agricole et exerçait également comme juge de paix, ou « alcalde ». Sa mère, Joaquina, était sage-femme.
Lorsque la guerre civile espagnole a éclaté, Clément n’avait que douze ans. Son frère aîné et une de ses sœurs ont disparu dans les premiers combats. La famille, composée des quatre enfants restants, a été dispersée selon leur aptitude à contribuer à l’économie de guerre. Clément a ensuite fui l’Espagne pour rejoindre la France, où il a été interné dans des camps improvisés. La famille a été séparée : certains ont été envoyés dans les Pays de la Loire, d’autres à Salles-Curan, sur le Lévézou.
La vie sur le Lévézou était rude, mais au moins ils ne souffraient pas de la faim. Clément, alors âgé de 15 ans, s’est rapidement adapté à son nouvel environnement, travaillant de ferme en ferme comme petit tâcheron. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, Clément et son frère Évariste ont rejoint les grands chantiers d’électrification des campagnes.
En 1960, Clément a fait construire sa maison rue des Salièges à Salles-Curan, où son père est décédé en 1972. Ses enfants, en grandissant, se sont intégrés au monde rural de l’époque, bien qu’ils n’aient pris la nationalité française que tardivement.
Clément est resté profondément attaché à son village. Passionné de football, il a été tour à tour joueur, entraîneur et président du club local, jusqu’aux années 1980. Il a également contribué aux festivités locales, où son talent de chanteur était apprécié.
Depuis près de quatre ans, Clément réside à l’Ehpad de Saint-Rome-de-Tarn, où sa sœur Maria l’a rejoint récemment.