Ce samedi 17 août à 8h, élus et représentants des anciens combattants ont rendu hommage à Alfred Merle, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Libération de Millau.
C’est Michel Durand, premier adjoint, délégué aux anciens combattants qui a prononcé quelques mots pour saluer la mémoire de « ce héros de la Résistance, arrêté à Millau le 6 février 1944 et assassiné en prison le 11 février 1944 ».
Directeur de la Ganterie Buscarlet, engagé volontaire dans l’artillerie, il termine la première guerre mondiale avec le grade de lieutenant, la Croix de Guerre et la Légion d’honneur. En juin 1940, Alfred Merle se prononce publiquement contre Pétain et pour De Gaulle. Il entre dans la résistance début 1941.
En 1942, il est condamné par le préfet de l’Aveyron à un mois de résidence surveillée à Villefranche. Il devient chef du mouvement « Combat » pour le Sud-Aveyron. En 1943, il est condamné, avec son gendre Jean Carrière, à 12.000 francs d’amende pour détention en vue de distribution de tracts d’inspiration étrangère ». Ce jugement sera annulé après la Libération.
Le 6 février 1944, il est arrêté par la Gestapo chez lui, à Millau. Elle le transfère à Rodez pour l’interroger et le soumettre à la torture. Le 11 février, Alfred Merle meurt étranglé dans sa prison, à l’âge de 59 ans. Ses seules paroles sous la torture : « Je suis Français, je ne parlerai pas. »
Michel Durand a déposé une gerbe devant la plaque apposée dans la rue baptisée du nom de cette figure de la résistance sud aveyronnaise.
La délégation s’est ensuite rendue devant les plaques commémoratives de la rue du Champ du Prieur, de la place des Martyrs de la Résistance, du Pont Lerouge, du Monna, et de La Borie Blanque.
A noter que la cérémonie officielle de la Libération de Millau aura lieu le jeudi 22 août au parc de la Victoire. Cette cérémonie est ouverte au public.
Rue du Champ du Prieur
Le 18 avril 2011, ici, rue du Champ du Prieur, a été inaugurée cette plaque, qui rappelle l’arrestation et la déportation en Allemagne nazie de 66 juifs, dont seulement trois reviendront des camps de la mort.
Place des Martyrs de la Résistance
Anciennement appelée « Place de l’Industrie », la « Place des Martyrs de la Résistance » avec l’apposition de la plaque à la mémoire des Martyrs de la Résistance expriment de manière concrète la reconnaissance des Millavois à tous ceux qui ont donné leur vie pour la libération de la France.
Pont Lerouge
Le 22 août 1944, vers 8h30, Léon Azaubert a malheureusement été le témoin involontaire de la retraite des troupes allemandes qui abandonnaient Millau. Les nazis qui n’ont pas pu le supporter l’ont lâchement fusillé.
Le Monna
Dès 1940, il a été créé un chantier forestier pour fournir du bois aux habitants, mais également pour couvrir les activités de la Résistance et notamment servir de refuge aux maquisards. D’ailleurs l’appellation du camp rappelle que Bouloc et Valette, fusillés à la Pezade avec leurs camarades du maquis Paul Claie, ont transité par ce chantier forestier.
Le Crès « La Borie Blanque »
Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, Henri Froment quitte le domicile conjugal pour rejoindre le maquis Alfred Merle. Il a 18 ans. Avant de partir, il a écrit à ses parents une lettre aussi émouvante que celle de Guy Moquet. Il a été arrêté le 16 juillet avec Verdier et Perrutel. Le 8 août, les corps suppliciés des trois résistants ont été découverts au fond de ce ravin par le berger de la Borie Blanque.