Le Syndicat des Producteurs de Lait de Brebis (SPLB) et la Confédération Paysanne de l’Aveyron avaient mené cette action le 12 août 1999 pour dénoncer la punition infligée à l’Europe par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour son refus d’importer du bœuf aux hormones des États-Unis. Cette sanction s’était traduite par une surtaxation de 200 % des exportations de produits de qualité européens, dont pour nous, du Roquefort.
L’action de démontage du McDo avait pour but, et cela a été au-delà de nos espérances, de dénoncer les effets néfastes de la mondialisation sur nos productions.
Aujourd’hui, 25 ans après, la Confédération paysanne avec notre organisation mondiale, la Via Campesina, dénonce toujours cette logique ultralibérale des accords de libre-échange dont les effets sont toujours de mettre en compétition les agricultures du monde, générant plus de transport, plus de productivisme néfaste pour le climat et l’environnement et la disparition de millions de paysans et paysannes dans le monde.
La Confédération paysanne continue de dénoncer cette logique destructrice du libre-échangisme, par exemple l’accord récent UE/Nouvelle-Zélande qui va impacter gravement la production ovine si importante en Aveyron, mais aussi l’accord CETA Canada/Europe ou le MERCOSUR Brésil /Europe qui lui, en supprimant les droits de douane sur le bœuf, serait dramatique pour cette production majoritaire en Aveyron.
Ce printemps, les colères paysannes puisaient leurs sources dans la dérégulation des marchés agricoles et la compétition internationale entre les agricultures du monde.
Notre action a aussi eu pour effet de mettre en évidence ce que les médias ont appelé la « malbouffe » symbolisée par les « fast-foods ». Le refus du bœuf américain gonflé aux hormones étant à l’origine de la réaction de l’OMC portait bien ce sujet, justifiant la cible du Mac Donald, choisie pour symboliser ce combat. Les luttes récentes contre l’implantation d’un Burger King à Millau et d’un Mac Donald à Espalion en étaient la suite logique.
Un quart de siècle après, nous sommes fiers d’avoir mené cette action et toujours convaincus de sa pertinence et de sa permanence.
Nous croyons toujours qu’un autre monde est possible et que la solidarité entre les travailleurs et travailleuses de la terre sera toujours préférable à la compétition.
Confédération Paysanne 12
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