Direction les Paliès et non Espaliès comme il est écrit faussement sur les cartes IGN. À environ 1 km à l’ouest de ce hameau sur le Causse Noir, près de la côte 891, se situe le cap barré qui nous intéresse aujourd’hui. Celui-ci est situé à l’est de l’ermitage Saint-Michel (Montorsier) qu’il domine de plus de cent mètres. Au milieu d’une forêt de hêtre, ses murs de pierres sèches d’une grande épaisseur bravent encore les siècles. Autrefois ces murs devaient mesurer plusieurs mètres de haut, désormais ils mesurent de 1m50 à 2 mètres et sont envahis par la busserole ou raisin d’ours.
Les caps barrés sont des fortifications qui datent généralement de l’âge du fer, et plus rarement des époques précédentes, depuis la fin du néolithique. Elles étaient construites sur les avancées rocheuses des plateaux.
Cette implantation permet de profiter de la défense naturelle apportée par les falaises, ce qui limite la longueur de murs à construire. Les positions des caps barrés dominent généralement une vallée, ce qui permet de surveiller une large partie des accès environnants.
À la même époque ont également été construites des fortifications qui étaient situées au coeur des plateaux et ne bénéficiaient pas de la protection d’une falaise. On les appelle des enceintes protohistoriques. Les caps barrés se présentent généralement comme des murailles de pierre sèche qui courent d’une falaise à l’autre, barrant l’accès à la pointe rocheuse. La surface enfermée peut être de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés. La majeure partie de la surface restait libre pour permettre un peu de culture et d’élevage, les habitats étaient adossés au mur.
De forme ronde (croquis d’Albert Carrière), le Cap barré des Paliès mesure 90 mètres de diamètre. Son barrage au Nord accessible a la forme d’un Z mesurant 80 m x 6 x 1,50. Il débute à l’extrême bord du plateau par un passage de trois ou quatre pas et juste au point où débouche le sentier muletier qui monte à pic du fond de la vallée.
L’enceinte, qu’il ferme de ce côté, est légèrement surélevée par rapport au terrain attenant. Sur le reste, c’est à dire sur les trois quarts de son pourtour, l’enceinte est défendue par la pente naturelle fort abrupte, quelques petites brèches colmatées par des pans de mur à pierre sèche subsistent. « Clapàs » insignifiants : moins d’un mètre cube chacun, résultat d’un épierrement superficiel sommaire.
Inutile de les fouiller, ils ne recèlent ni dolmen, ni sépulture, ni ruines quelconques. Tout au plus de rares débris de poteries gisent-ils sous le gazon. On en a trouvé sur le flanc nu de la hauteur à l’aspect du Sud Ouest. Vers le milieu et en dehors un « chemin de ronde » longe le barrage. Une allée de 50 mètres large gazonnée, bordée çà et là de murs de soutènement fait suite au barrage. Sur ces murs devaient s’appuyer des cabanes, mais on n’y trouve n’y brique à rebords, ni poteries sigillées.
Ce cap barré est surtout intéressant par les vues magnifiques qu’il offre sur le cirque de Madasse et sur le fossé de la Jonte.
Marc Parguel