Dans le cadre d’une campagne de prévention sur les dangers de l’alcool, une vingtaine de cafetiers, restaurateurs et professionnels de la nuit de Millau ont été dotés d’éthylotests.
Mercredi 12 juillet, une campagne de prévention et de sensibilisation de la population aux dangers de l’alcool a été présentée dans les salons de la sous-préfecture de Millau.
Lancée opportunément en début d’été dans le cadre du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) en partenariat avec la ville et les services de l’État, elle est destinée à accompagner les cafetiers et tenanciers de débits de boissons de Millau, mais aussi d’en faire les porteurs du message. Pour cela, des éthylotests ont été mis à leur disposition. « Les messages préventifs ont toujours plus d’impact quand ils sont portés par les acteurs de terrain », souligne Emmanuelle Gazel.
« En ce début de période estivale, il nous semblait important de sensibiliser la population aux dangers de l’alcool et de faire participer les cafetiers de la ville à cette action de prévention », explique Véronique Martin-Saint-Léon avant de rappeler de tristes chiffres. « Les conducteurs sont alcoolisés dans un tiers des accidents mortels en France et en Aveyron entre 2018 et 2022, 91 accidents dont 16 mortels sont survenus avec un conducteur ou un piéton alcoolisé. Autant de vie brisée et de familles broyées », déplore la sous-préfète convaincue qu’avec un certain nombre de précautions, on pourrait les éviter. »
« Mesurer son taux d’alcoolémie, c’est important pour savoir où on en est », lance t-elle, une déclaration corroborée par Georges Carvalho qui a mis en place une navette gratuite pour se rendre à la discothèque l’Exes dont il est le parton « pour l’instant, je fais le trajet aller, comme ça je suis sûr que les gens que je vais chercher sont à pied pour rentrer, j’étudie une solution pour prendre en charge les trajets retours ». La Communauté de communes pourrait d’ailleurs être associée à un projet de navettes ainsi que l’État qui peut les subventionner sur des appels à projets.
Prévention à plusieurs mains
En 2018 une première action du genre avait vu le jour avec le CLSPD. Elle a depuis évolué et fédéré 20 professionnels qui ont signé une charte qui définit les dispositions et la réglementation nécessaires à la tranquillité et la sécurité publique, mais qui régit également l’organisation des terrasses musicales jusqu’au mois d’octobre grâce à des réunions de concertation qui permettent de régler les problèmes en amont.
Fatima Driouech, coordinatrice du CLSPD, insiste sur « une prévention menée grâce à un maillage du territoire qui porte ses fruits pour garantir la tranquillité et la sécurité publique ». Elle permet une bonne cohabitation des noctambules et des riverains ou touristes. Cette campagne est menée en étroite collaboration avec la police municipale, la police nationale, mais aussi la gendarmerie qui s’associe pleinement à cette action en rappelant que « le danger n’a pas de frontière, 2/3 des tués lié à l’alcool sont hors zone de police ».
Après la prévention, la sanction
Si malgré les messages préventifs et les nombreux contrôles effectués presque quotidiennement, les chauffeurs alcoolisés ou sous empire de stupéfiant prennent le volant, la gendarmerie et la police appliquent la tolérance zéro, « le danger lui étant bien réel et immédiat ».
Le commandant de police Michel Rohr rappelle que les conducteurs imprudents s’exposent à un retrait de 6 points sur le permis de conduire, à des amendes allant jusqu’à 4 500 € et des sanctions qui vont de l’annulation du permis à des peines de prison et même l’interdiction de conduire tout véhicule à moteur pour les cas désespérés. Les jeunes conducteurs risquent directement l’annulation de leur permis de conduire si leur taux est supérieur à 0.10 g/l.
Depuis le 1er juillet 2022, le commissariat de Millau a enregistré 91 procédures pour alcoolémie, 40 conduites sous l’empire d’un état alcoolique avec des taux supérieurs à 0.40 g/l, et quatre conduites en état d’ivresse.
Une campagne pour tous
Les instances présentes rappellent que cette campagne de prévention concerne tout le monde, c’est une action de santé publique, de sécurité routière, mais aussi en faveur des piétons. La consommation excessive d’alcool altère la vision, les réflexes, la perception et l’estimation des distances. De plus, son effet désinhibant amène souvent à sous-évaluer le danger et à prendre des risques qui mènent parfois au drame.
Malgré le nombre croissant de contrôle effectués, il semble que les cas positifs ne soient pas en augmentation, mais plutôt stables. Si la peur du gendarme n’est certainement pas étrangère à ces statistiques plutôt encourageantes, les contrôles réguliers et les messages préventifs en tout genre portent également leurs fruits et contribuent certainement à faire évoluer petit à petit les mentalités.