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Millau. De violentes échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre sur la place Foch

Pourtant, tout avait été prévu. Profitant de l’aubaine de la présence à Millau de 400 maires venus de toute la France et de ministres au Théâtre de la Maison du Peuple, pour assister aux assises de petites villes de France, l’intersyndicale locale (Solidaire, CGT, FSU, CFDT, FO) appelait ses sympathisants à venir dire une nouvelle fois « non » à la réforme des retraites.

Tout avait été prévu. Trois cortèges avaient été organisés pour éviter d’être trop facilement bloqués par les services de l’ordre : un du parc de la Victoire, un autre du parking de la Grave, et un dernier du rond-point de l’Industrie. Les policiers annonçaient 1000 personnes attendues, les syndicalistes espéraient secrètement être encore plus nombreux.

Le cortège du Parc de la Victoire arrivant sur la place du Mandarous.

Tout le monde devait converger sur la place Foch pour un rassemblement bruyant, avant de se retrouver sur la place de la Capelle pour des « contre assises » où chacun aurait pu s’exprimer.

Seulement voilà, parfois, les choses ne se passent pas comme espéré. Au rendez-vous du parc de la Victoire à 10h, seulement une cinquantaine de personnes étaient présentes, ce qui n’augurait pas une mobilisation massive… Une fois au point de rendez-vous, place Foch, les illusions d’une journée de manifestations pacifiques étaient envolées.

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Arrivée sur la place Foch…

Les hostilités avaient déjà commencé

Arrivés peu avant eux, les deux autres cortèges étaient accueillis par un rideau de gendarmes, lourdement équipés et bien décidés, on le comprend, à ne pas laisser passer un souffle de vent entre la place Foch et la rue Pasteur, celle du Théâtre de la Maison du Peuple. Le face-à-face entre les manifestants et les forces de l’ordre aura duré moins de temps qu’il ne faut à un CRS provoqué par un manifestant pour dégainer sa bombe lacrymogène, et la partie de « poker face » a tourné court, les premiers bougeant les sourcils se faisant charger et gazer par les seconds. Heureusement, il y avait de l’eau dans la fontaine de la place Foch.

« On dirait que les forces de l’ordre ont cherché à ce que cela se passe mal », a commenté une des syndicalistes.

La matinée a continué comme elle avait commencé, les manifestants provoquant, les gendarmes chargeant quand ils se sentaient agressés, le bruit des casseroles, des pétards et des sifflets n’étant entendus par les maires et autres personnalités que lors de l’apéritif servi sur la terrasse de la Maison du peuple. « Les élus restent bunkerisés derrière leurs certitudes », commentait alors un leader syndicaliste.

Une personne arrêtée, une autre blessée

Après un petit tour sur la place du Mandarous, puis devant la sous-préfecture, où chaque fois les attendait un copieux service d’ordre, les manifestants – ils étaient environ 300 au final – revenaient au point de départ, sur la place Foch, où ils attendent actuellement la fin de la première journée des assises, vers 17h30.

Seule une petite virée devant le commissariat de police aura ponctué l’après-midi. Un des manifestants, Jérôme Remia, a en effet été arrêté pour avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre dans la matinée.

Devant le commissariat de police. © Baptiste Brouillet
Jérôme Remia à sa sortie.

On notera aussi une personne blessée lors des charges des forces de l’ordre. Mal réceptionnée après une chute, cette femme devra se fera opérer du coude vendredi matin.

Quelques images

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