Le 12 mai dernier l’intersyndicale hospitalière et des familles des résidents de l’EHPAD des Terrassas des Causses se rassemblaient devant le nouvel établissement pour pointer du doigt certains dysfonctionnements et dénoncer les futures conditions de travail et de prise en charge des résidents. À cela s’ajoutaient plusieurs réactions et publications sur les réseaux sociaux. Aussi la direction du nouvel établissement a tenu à régir en envoyant un courrier aux familles pour « rétablir la vérité sur un certain nombre de points et rappeler l’organisation prévue au sein du nouvel EHPAD ». Deux visions s’opposent.
La directrice par intérim de l’EHPAD Sabrina Beldoiantz a tout d’abord rappelé que le projet il y a plusieurs années avait été validé « avec une diminution de 19 lits dont découlait une baisse d’effectif d’au moins 15 postes ». Toutefois, en janvier dernier elle annonçait que « l’objectif des groupes de travail serait le maintien de l’effectif actuel ». Si l’objectif n’a pas été atteint à 100 %, le nombre d’aides-soignants augmentera de 7 postes, ce qui selon elle « place l’établissement millavois au-dessus de la moyenne régionale d’encadrement de 3,33 % d’aide-soignant pour 10 patients à 3,90 % ».
Les syndicats regrettaient que la nouvelle organisation ne permette pas d’assurer correctement et quotidiennement le ménage de l’établissement et des chambres des résidents. À cela, la direction répond que « le bionettoyage des chambres est à l’heure actuelle réalisé tous les deux jours » et qu’il en sera « de même dans les nouveaux locaux » avant de rappeler qu’un EHPAD n’a « pas les mêmes contraintes de respect d’hygiène qu’un centre hospitalier ». Elle assure que « la volonté de l’établissement est de garantir un environnement propre et sûr aux résidents ». L’ensemble des locaux communs sera d’ailleurs entretenus par une société de nettoyage externe.
Concernant l’organisation, elle annonçait en CSE (Comité Social et Économique) en avril valider l’organisation alors présentée pour la mettre en œuvre en juin 2023 à l’issue du déménagement. Toutefois, cette dernière explique qu’elle n’est « pas figée » et qu’elle « doit continuer à évoluer en étant éprouvée sur le terrain avec l’accompagnement de l’Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail qui réalisera une évaluation au fil des semaines ».
La répartition des résidents
Les résidents des trois sites concernés seront installés de manière homogène en essayant de respecter au maximum leurs souhaits et celui des familles, toutefois la direction doit composer avec des paramètres différents comme le nombre de lits par étage qui n’est pas le même que celui des trois sites respectifs. Des résidents au profil Alzheimer ou assimilé intégreront l’Unité de Vie Sécurisante accueillant et enfin la direction précise avoir voulu « équilibrer la charge en soin sur chaque secteur » : « les professionnels seront affectés de manière équilibrée sur chaque étage afin que les résidents puissent conserver les liens créés et faciliter cette période de transition », conclut la directrice.
Face aux demandes et aux inquiétudes sur les nouveaux tarifs qui ne sont à ce jour pas connus et qui de fait augmenteront, Sabrina Beldoiantz précise qu’il seront fixé par Arrêté du Conseil Départemental et immédiatement communiqués aux familles. Elle explique que d’après les premiers éléments financiers, il sera supérieur à 60 €/jour sans dépasser le tarif d’hébergement journalier actuel de Sainte-Anne.
Par ce courrier, la directrice du nouvel EHPAD reconnaît que « cette période de transition peut engendrer des inquiétudes et des questionnements » et qu’un déménagement peut « susciter du stress ». Toutefois elle affirme que la vétusté des locaux actuels « ne permet pas de répondre aux normes en vigueur et de proposer un cadre de vie agréable et adapté aux besoins de nos aînés ». Elle rappelle que celui-ci est primordial « pour garantir des conditions d’accueil optimales pour les résidents et offrir un environnement de travail plus confortable pour les professionnels. »
