Opinion

Opinion. Projet éolien de Verrières, « l’autorité pourra-t-elle encore dire je ne savais pas » ?

L’aigle royal trouvé mort à Lunas (Hérault) à la mi-janvier, au pied d’une éolienne, a bien été tué par une éolienne, selon les conclusions de l’autopsie réalisée par l’Office Français de la Biodiversité.

Une plainte a été déposée par France Nature Environnement selon laquelle « cette mortalité n’est pas un hasard ». Le préfet de l’Aveyron serait bien avisé d’en retirer des conséquences sur le projet éolien de Verrières (cinq éoliennes de 180 m de haut) que, sur le conseil de ses services, il a accordé fin décembre 2022.

Selon le responsable de l’association BECOT qui suivait le couple royal « ce parc éolien n’aurait jamais dû être construit là… soit on dit que l’énergie est prioritaire et la biodiversité la dernière roue du carrosse, soit on n’impose pas l’un à l’autre et on réfléchit ».

Alors, réfléchissons quelques instants :

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– Lunas c’est juste à côté de l’Aveyron, et l’Aigle royal ignore nos frontières administratives.

– Le secteur de Verrières fait partie du domaine vital de l’aigle royal, mais il figure également dans le domaine vital d’au moins 5 espèces bénéficiant d’un Plan national d’action (documents d’orientation définissant les actions nécessaires à la conservation et à la restauration des espèces les plus menacées afin de s’assurer de leur bon état de conservation).

Le risque est donc encore plus fort, ce que ne pouvait ignorer l’autorité qui fait semblant de croire à l’efficacité des dispositifs de détection-effarouchement qu’elle a prescrits. Or, comme le reconnaît le CNRS, ces dispositifs à l’efficacité technique relative ne peuvent en aucun cas garantir que soit évité tout risque de collision. Déjà, à proximité, le parc de Montfrech parmi d’autres a causé la mort de vautours fauves.

Dès lors, l’autorité ne pourra jamais dire « je ne savais pas ». Si elle persiste, elle engagera sa responsabilité propre, en tant qu’instance décisionnaire.

Le délai du recours gracieux engagé par nos associations n’ayant pas encore expiré, il est donc encore temps de revenir en arrière, avant que ne succombe une nouvelle victime du développement effréné de l’énergie éolienne dans des endroits à forte sensibilité naturaliste.

Pour les associations :

La Fédération pour la vie et la sauvegarde du pays des Grands Causses

SOS busards

Protégeons nos espaces pour l’avenir

LPO Aveyron

contact@fedegrandscausses.org

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