C’est devenu un rituel depuis 2011, l’association « La Main Chaude » sortira sa revue annuelle le 1er mai prochain. Cette 11 édition sous ce même format et écrite à plusieurs mains continue de raconter l’histoire sociale millavoise et aveyronnaise.
Les nombreux articles historiques qui composent la revue sont étayés par des recherches minutieuses dans les archives régionales départementales et municipales et de nombreuses rencontres. La Main chaude, du nom de l’outil utilisé en ganterie, collecte des informations et recueille des témoignages pour les transmettre dans son rôle de passeur d’histoire et de porteur de luttes sociales. « Nous considérons que l’on continue à participer à des batailles culturelles et d’idées avec nos choix thématiques », dira Michel Delmouly à l’occasion de la présentation du nouvel opus.
Pour l’élaboration de la revue, chacun apporte ses idées, sa contribution, son savoir, mais les auteurs ne sont jamais cités individuellement et pour cause, l’association explique « avoir pris le parti d’un travail collectif et revendiquer l’intelligence collective dans une dimension d’horizontalité absolue », quitte à être à contre-courant avec certaines tendances du moment.
Depuis sa création, la revue a évolué et pris de l’ampleur, le nombre de pages est passé de 48 à 68 et elle est tirée à 400 exemplaires contre 300 au départ. Un intérêt croissant dû à un contenu riche et varié, mais sans doute aussi provoqué par l’actualité sociale.
La diffusion très locale est essentiellement sud aveyronnaise, mais une fois n’est pas coutume et en raison du contenu lié de cette 11e édition, le périmètre de vente sera cette année élargi au bassin de Decazeville. « Nous avons passé l’année à considérer qu’il n’était pas possible de s’intéresser à l’histoire sociale si on ne s’intéressait pas à la lutte emblématique du moment de la SAM », précise Michel Delmouly. Au sommaire donc, la visite de la SAM, mais aussi les patrons gantiers, Nant en 1944, la plaque en mémoire de Betty Rosenfeld, les fêtes de la ganterie millavoises, la variole, Jean Cottereau Viala… et d’autres sujets à découvrir dès le 1er mai.
La revue sera en vente sur les quais Sully Challiès à l’occasion du grand rassemblement prévu ce jour-là. Après avoir soutenu financièrement et à leur mesure, les cheminots et les ouvriers de la SAM, 50 % du bénéfice des ventes sera reversé à la caisse de grève de l’intersyndicale locale, une façon pour l’association de soutenir la lutte contre la réforme des retraites.
Alors que celle de 2023 est à peine sortie, la revue de 2024 est déjà sur les rails, en attendant, du 3 au 22 juin, l’association la Main chaude installera une exposition à la Maison de Ma Région, place de la Capelle pour mettre en avant le rôle et l’engagement des immigrés espagnols dans la résistance.
