L’humoriste Mathieu Madénian sera sur la scène de la Maison du Peuple à Millau pour présenter « Un spectacle familial ». Face au public, il évoque la famille et des sujets comme la culpabilité, la jalousie fraternelle…
Pourquoi avoir choisi le thème de la famille pour ce nouveau spectacle ?
Mathieu Madénian : Ce n’était pas un choix, mais un accident. Les thèmes de mes spectacles ne sont que des accidents… Je joue tous les soirs dans des petits comedy clubs à Paris et je regarde ce qui sort. Un soir où l’on captait mon spectacle pour Canal et C8, ma mère avait demandé à décaler comme elle ne pouvait pas être là. Je suis donc parti sur la force de la culpabilité de la mère envers son enfant et j’ai ensuite enchaîné sur mon père, ma sœur, et j’en ai fait un spectacle sur la famille. C’est parti d’une anecdote et j’ai élargi sur le thème. Mais ce n’est pas une psychothérapie, c’est une heure où l’on fait marrer les gens.
Que représente la famille pour vous ?
La mienne, c’est la base. Si je suis assis sur une chaise, ils sont les pieds. Même si forcément c’est parfois tendu, c’est la base, c’est l’endroit où l’on va se recueillir. Mais c’est dur à expliquer, car c’est à la fois où l’on se sent le mieux au monde et à la fois on a envie d’en partir le plus vite possible, c’est une espèce de nid de paradoxes émotionnels.
Comment a réagi votre famille en voyant le spectacle ?
Dès qu’ils peuvent, ils viennent. Mon père, qui est arménien, est ravi que je me fasse de l’argent en parlant de lui. Mais ils rigolent, je reste très soft, je ne dévoile pas de lourds secrets de famille. Grâce à ce spectacle, je me suis rendu compte que j’avais une famille incroyable et beaucoup de gens m’envient. À la fin, ils viennent me voir pour me demander où sont mes parents dans la salle.
Ont-ils assisté à la préparation de vos sketches ?
Ils ont vu toute la préparation du spectacle oui, sketch par sketch. Quand ils me disaient que ce n’était pas marrant, c’était ça que je devais garder ! (rires)
Le spectacle est donc adapté à un public qui vient en famille…
C’est totalement un spectacle familial pour le coup, les parents regardent les enfants et les enfants leurs parents un peu gênés. Durant ma dernière représentation, on parlait des enfants uniques. Une petite a levé la main dans le public et elle a fièrement dit que c’était son cas. Je lui ai demandé comment elle s’appelait, elle m’a répondu Shérazade. Ce prénom a clos le débat sur l’enfant unique (rires).
Quand avez-vous écrit un spectacle familial ?
Avant la pandémie, mais je n’ai pu le jouer que deux mois avant le premier confinement. La tournée a été reportée trois fois et elle devrait durer jusqu’au mois de juin, voire peut-être décembre.
La crise sanitaire n’a-t-elle pas trop bouleversé ce spectacle et les représentations ?
Je suis très heureux de le présenter, mais maintenant j’ai envie de passer au suivant. Un spectacle, c’est deux ans normalement. En général, un an à Paris et après 120 dates en France, on passe au suivant. Là, ça fait déjà trois ans pour un spectacle familial.
