A première vue, ce projet de nouveau collège du Larzac, semble pouvoir répondre à l’ensemble des attentes des parents FCPE du Sud Aveyron : une meilleure proximité territoriale, une réduction des temps de transports des élèves et des risques routiers. De taille humaine, il devrait pouvoir également favoriser les interactions entre élèves et enseignants.
La naissance de ce nouveau collège est donc sur le papier une bonne nouvelle, puisqu’il est susceptible de décongestionner le collège Marcel Aymard à Millau et lui permettre de retrouver des effectifs moyens plus acceptables, un facteur d’agilité et de souplesse pour remplir cette mission régalienne qu’est l’éducation.
La mise en place d’une équipe pédagogique stable et bien structurée est la garantie qu’un suivi de qualité pourra être mis en place. La récupération d’heures d’enseignants sur les établissements alentour, notamment chez son grand frère millavois, n’offre malheureusement pas cette certitude.
Au collège Marcel Aymard, l’inquiétude est encore plus grande, puisque le départ supposé de 55 élèves occasionne la disparition de trois postes d’enseignants en équivalent temps plein, et de trois classes. Du côté de la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale de l’Aveyron (DSDEN), on évoque l’absence de moyens supplémentaires pour lancer le nouvel établissement et la nécessité qui en découle de démunir certains sites pour doter le 22e collège de l’Aveyron porté par le Conseil départemental et la Communauté des communes Larzac et vallée. Dans ce domaine le bassin millavois devrait en payer le prix fort, puisque le plus gros collège de l’Aveyron verrait ses effectifs moyens passer de 27 élèves par classe à 30 élèves et plus si de nouveaux arrivants venaient à s’inscrire en cours d’année (+26 nouveaux élèves en 2022).
La scolarité inclusive tant évoquée par le ministère passe par cette capacité à intégrer tous les enfants de la république sans aucune discrimination. Pour que cette ambition ne soit pas qu’un affichage, l’ensemble des dispositifs spécifiques (SEGPA, PAP, PPRE, PAI…) doivent pouvoir être portés dans des conditions optimales, ce qui s’accommode mal avec les classes surchargées.
Le scénario qui se profile donc pour la rentrée 2023/2024 n’a rien d’encourageant et les problématiques déjà identifiées depuis plusieurs années au collège Marcel Aymard ne feront qu’empirer : professeurs absents non remplacés, pauses méridiennes des enfants réduites, conditions de travail des enseignants, des personnels scolaires et des élèves dégradées, emploi du temps alambiqué…
La FCPE de Millau estime que cette situation est inacceptable et qu’elle témoigne d’un désengagement de l’État en matière d’éducation sur le bassin Millavois. Les écoles, collèges et lycées de notre pays doivent bénéficier des moyens nécessaires pour remplir leurs missions de service public.
Pour toutes ces raisons, les représentants de la FCPE de Millau dénoncent avec force le manque de préparation et d’accompagnement de l’Education Nationale dans le lancement de ce nouveau collège et appellent l’ensemble des parties prenantes, parents, élus, responsables territoriaux et nationaux, à se mobiliser pour que la copie de ce lancement soit revue et qu’une nouvelle dotation horaire soit proposée pour la prochaine rentrée des classes.
Conseil local – Parents d’élèves FCPE
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