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Manifestations qui dégénèrent à Millau et à Rodez : la mise au point du préfet Charles Giusti

A l’issue de la manifestation de l’intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA, Solidaires) ce mercredi, des incidents, impliquant un collectif composé notamment de membres de la Confédération Paysanne, a eu lieu devant la Préfecture, après la dislocation de la manifestation.

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Des heurts sur lesquels a souhaité revenir, le préfet de l’Aveyron, Charles Giusti : « Je veux souligner le caractère inacceptable de ce que l’on a vu hier. Avec des insultes vis-à-vis des forces de l’ordre, et des violences à leurs égards. Il y a eu au moins un tir d’artifice, des jets de bouteilles, deux tracteurs ont évolué dans un périmètre restreint, ils ont été aspergés d’une substance à priori inoffensive. Mais l’intention de nuire était là. Il y a une notion de mise en danger. Je vais saisir le procureur de la République, indépendamment des plaintes des militaires de la gendarmerie à propos de Millau, ou des policiers. Pour l’infraction qui est celle de non-déclaration de manifestation, dans un contexte de mise en danger. »

Pour lui, il y avait « une volonté de venir à la confrontation », hier à Rodez : « On a eu la vision de certaines personnes, entre 70 et 100, qui étaient très clairement à la recherche d’une confrontation et qui n’ont pas hésité à user de violences. Les images sont claires sur le sujet. Ce sont bien eux qui sont venus à la confrontation. Je souhaiterais souligner le professionnalisme, le sang froid des policiers hier ou des gendarmes à Millau qui ont fait leur travail, et de manière remarquable. Avec une notion de réponse proportionnée. C’est particulièrement important. »

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A Millau, « une grande partie a accepté de quitter les lieux, tandis qu’un noyau dur est resté », affirme le préfet

Evidemment, le parallèle a été fait avec ce qui s’était passé, la semaine précédente, au péage du Viaduc de Millau. Là aussi, le préfet a souhaité faire un point précis sur le déroulé des faits et les deux infractions commises : « La première, c’est celle de la non-déclaration. La deuxième, c’est qu’ils ont découpé le grillage pour venir sur le péage. Il y avait une cinquantaine de personnes, la moitié masquée, un ou deux enfants étaient aussi présents. Pour éviter la casse, nous avons demandé l’ouverture des barrières. Et nous avons demandé à la gendarmerie d’inviter les personnes à quitter la zone et à se mettre en sécurité, puisque la situation était dangereuse, avec une mise en danger des manifestants, des gendarmes et des véhicules. Une grande partie a accepté de quitter les lieux, tandis qu’un noyau dur est resté, bien décidé à aller à la confrontation. Et dans le cadre de cette réponse proportionnée, il y a eu à déplorer, après l’agression d’un gendarme, des blessés des deux côtés. »

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Charles Giusti a bien souhaité distinguer l’action de l’intersyndicale et ce qu’il s’est passé à Millau et à Rodez, en marge des mobilisations contre la réforme des retraites : « Toutes les manifestations de l’intersyndicale ont été déclarées, et ils ont toujours strictement respecté leurs déclarations. Mon objectif, c’est que tout se passe bien. Qu’ils puissent exercer leurs droits à manifester, avec la responsabilité qui est la mienne, qui est la protection des personnes et des biens. Je leur avais dit que je serais extrêmement attentif aux troubles à l’ordre public et aux dégradations éventuelles. Ça, c’est mon discours, ma ligne de conduite. »

A propos de la coupure de courant à Rodez

Pour terminer, le préfet a évoqué la coupure de courant, qui a touché 1.150 personnes en hypercentre de Rodez, pendant trois heures, huit postes de distributions ayant été coupés. « Le plus grave, réagit le Préfet, c’est qu’il y avait cinq personnes à haut risque vital qui étaient dans ce périmètre. Des personnes suivies par l’ARS car ils ont des appareils médicaux, notamment respiratoires, lesquels disposent de batteries, mais à durée limitée. L’ARS a donc pris contact avec eux, pour être sûre que tout allait bien, qu’ils n’étaient pas en danger. C’est le type de processus qui aurait été utilisé en cas de délestage, à la différence que là, il n’y a pas eu de préavis. Cinq personnes ont été mises en danger. Rien ne s’est passé, on ne peut que s’en réjouir. »

Article original publié sur Ruthénois.com

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