Opinion

Polluants éternels : EELV demande au préfet de l’Aveyron d’intervenir

Le journal Le Monde, avec le consortium « Forever Pollution Project » de 17 autres médias européens,  vient de révéler une contamination d’ampleur aux PFAS (substances per-et polyfluoroalkylées), des composés chimiques très toxiques. L’Aveyron est concerné !

C’est probablement l’une des plus graves contaminations auxquelles le monde est aujourd’hui confronté. En France, des PFAS sont présentes dans le sang de la totalité de la population, adultes et enfants. Deux millions de Français, seraient affectés par des pathologies (cancers, baisse de la fertilité, problèmes cardio-vasculaires…) dues à une exposition à ces substances qui pourraient être responsables de la mort de 10.000 personnes chaque année.

Près de 30.000 sites sont pollués ou présumés pollués sur la carte publiée par Le Monde dont sept en Aveyron :

– par une contamination avérée : Flagnac (13 ng/l), Conques (10 ng/l) et Sainte-Eulalie-de-Cernon (810 ng/l)

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– par une contamination présumée : Viviez (site industriel VM Building Solutions), Rodez (aéroport), Onet et Olemps (sites de traitement des déchets).

EELV demande que des analyses soient effectuées

Europe Ecologie Les Verts Aveyron s’est adressé au Préfet pour dire notre inquiétude sur les niveaux de pollution des eaux par les PFAS mal déterminés et des conséquences sur la santé des habitants de l’Aveyron. Nous lui demandons d’agir auprès des instances sur lesquelles il a autorité pour effectuer des analyses et déterminer le niveau de pollution en PFAS sur ces sept sites ainsi que d’autres que cette enquête n’aurait pas révélés et de produire une information publique sur ces niveaux de pollution aux habitants de l’Aveyron.

Dans le cas le plus grave, à Sainte-Eulalie-de-Cernon, malgré l’interprétation faite par le Parc naturel régional des grands causses qui y voit une erreur nous souhaiterions obtenir un éclaircissement par des analyses.

En fonction des résultats et selon les sites concernés, vos services pourraient entreprendre dans un second temps des actions de prévention ou de dépollution.

Des polluants éternels

Les PFAS sont utilisés dans une grande gamme de biens de consommation courants et dans l’industrie. Ils sont dénommés « polluants éternels » car ils sont extrêmement persistants dans l’environnement. En fonction de la contamination des nappes phréatiques et des eaux de surface, ces substances peuvent aussi se retrouver soit dans les eaux qui abreuvent le bétail, soit dans l’eau du robinet. Dans les deux cas, les PFAS se retrouvent dans les aliments ou l’eau et représentent un risque sanitaire pour les personnes concernées.

En 2020, la directive-cadre européenne sur l’eau (DCE)  a fixé des valeurs limites à 500 nanogrammes par litre (ng/l) pour la somme totale de toutes les PFAS, pour une entrée en vigueur en 2026. Cette directive ne protège pas les habitants car les experts estiment de manière catégorique qu’un seuil de 100 ng/l est dangereux pour la santé et qu’un seuil de 10 ng/l devrait alerter les pouvoirs publics [3]. En 2020, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a énoncé une dose hebdomadaire tolérable de 4,4 ng/l (ce qui a poussé le Danemark à adopter une valeur limite de 2 ng/l pour la somme de toutes les PFAS). En 2022, l’Agence américaine pour la protection de l’environnement a établi des valeurs limites sanitaires indicatives si basses que les outils de détection employés aujourd’hui ne sont pas capables de les identifier.

Ajoutons à cela, qu’il n’existe pas à ce jour en France de normes spécifiques à l’eau de boisson des animaux et que la réglementation sur l’eau potable ne possède pas de seuils sur les PFAS.

La lettre d’EELV au Préfet

Pour aller plus loin :

Europe Ecologie Les Verts Aveyron

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