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Millau. Les hospitaliers tirent la sonnette d’alarme au conseil municipal

Jeudi 16 février en début de soirée, des agents hospitaliers se sont invités au conseil municipal pour alerter sur une situation qu’ils jugent « intenable ». Dans le calme et en accord avec les élus, les représentants de l’intersyndicale CGT SUD ont pris la parole.

Devant l’assistance, les personnels ont dépeint un bilan inquiétant de l’état des services du centre hospitalier de Millau.

« Il y a une pénurie de professionnels de santé ont prévenu les délégués syndicaux. Un seul pédiatre sur le sud-Aveyron, un seul médecin en plein exercice en médecine, pareil en psychiatrie. La pharmacienne de l’hôpital a assuré seule le travail de trois personnes, pendant plusieurs mois, enchaînant des journées de travail suivies d’astreintes. Elle vient d’annoncer son départ. Pour information, une pharmacie hospitalière ne peut fonctionner normalement sans au moins deux pharmaciens résidents, pour alterner les astreintes. De fait, cela pourrait entraîner la fermeture de l’hôpital. Par bonheur, un pharmacien arrive au mois d’avril, attention à ne pas renouveler les mêmes erreurs ! lance le représentant syndical avant de poursuivre une longue liste : le manque d’anesthésistes a entraîné une fermeture inopinée de la maternité et des déprogrammations d’interventions chirurgicales. Le départ à la retraite d’un pédo psychiatre, n’a pas été remplacé. Le solde de recrutement est négatif chez le personnel infirmier, entraînant un dysfonctionnement majeur des services. Le service SSR polyvalent est fermé depuis un an et demi faute de professionnels. Fermeture de lits au service médecine. Le service des urgences a été contraint de réguler son accès en raison d’un afflux important de patients mardi 14 février. Seules les urgences vitales étaient admises. Il n’y a eu aucune communication de faite en ce sens à la population. »

Les syndicats ont également pointé de gros problèmes d’absentéisme au niveau de la Direction des Ressources Humaines, avec une directrice qui aurait « quitté précipitamment quitté le centre hospitalier sans être remplacée et une attachée DRH en arrêt depuis plusieurs semaines ».

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Mais quid des solutions ? Les agents dénoncent « l’absence de dialogue avec la direction et regrettent une gestion qui actionne le levier de la masse salariale pour tenter de retrouver un équilibre budgétaire ».

Pour conclure, les délégués du personnel demandent à la Maire de Millau de « jouer un rôle de médiateur ainsi qu’un engagement fort maintenant pour passer les années à venir ».

Emmanuel Gazel a assuré partager les inquiétudes des soignants.

« Je suis tout à fait prête à jouer ce rôle de médiation a expliqué la Maire de Millau. Je me suis toujours battue pour défendre l’offre de soin et je continuerai à le faire. Une partie de l’encadrement travaille aussi dans ce sens. Je suis persuadé que pour avancer, il faut travailler ensemble, face à cette problématique qui dépasse largement le cadre millavois. » a conclu l’édile.

Il est vrai que la Maire de Millau et son équipe ne peuvent effectivement pas changer l’état du système de santé français d’un coût de baguette magique. On peut toutefois s’interroger sur les raisons qui ont amené la situation locale à un tel état de dégradation.

Le manque de personnel est-il dû à une mauvaise gestion ? à un manque d’attractivité de la ville ? de l’outil de travail ? Quels leviers pour redresser la situation financière à l’hôpital ? Comment rétablir le dialogue entre personnel et direction ? Autant de questions pour lesquelles les élus pourraient apporter une aide précieuse.

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