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La croix pastorale de Saint-Pierre-des-Tripiers

Cette semaine, prenons la route vers le Causse Méjean et rendons-nous à Saint-Pierre-des-Tripiers. Drôle de nom pour un village. Y aurait-il des tripiers ou des triperies sur le Causse Méjean ? Ne devrait-on pas dire plutôt Saint-Pierre-d’Estrepiès ?

Dans les actes antérieurs au XVIe siècle, Saint-Pierre des Tripiers est connu sous le nom de Sanctus-Petrus-de-Stirpetis, c’est-à-dire Saint-Pierre-des-défriches. Lorsque le français fut substitué au latin, dans les actes publics, de stirpetis devint d’Extrepieds, Destrepiers, d’Estripiers, des Tripiers, et on traduisait ces dénominations par trois pieds, pieds droits, trois pierres, ce qui n’est conforme, ni à l’étymologie, ni à la réalité. Une meilleure traduction serait donc Saint-Pierre-des-Défriches ou Saint-Pierre-des-Essarts (essart : du latin exaratus, participe de exaro – enlever, déterrer en labourant).

D’où est venu ce nom ?

Attirés par une source, qui depuis alimente le puits du village, des moines bénédictins, du monastère du Rosier s’installèrent en ce lieu au XIe siècle. Ils défrichaient, mettaient en culture, d’où l’appellation Sanctus Petrus Stirpa : terres défrichées qui devint en phonétique locale : Saint-Pierre-d’Estrepiès. Aux registres des mariages de Veyreau par exemple (XVIIIe et XIXe siècles) cette appellation est constante.

Le 15 avril 2018. © Marc Parguel

Sur la route de la Viale vers le chemin des arcs de Saint-Pierre se dresse une croix pastorale en fer originale. On y voit un berger avec son troupeau de moutons et une gerbe de seigle sur un fut en granite. Approchons-nous du socle sur lequel repose la croix, une date y est inscrite : 1852.

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© Marc Parguel

La croix originelle était censée protéger les bergers du causse, elle a eu plusieurs noms communs : Croix des bergers, croix des moissons, croix des troupeaux (d’après des renseignements communiqués par Jean-Claude Paulet).

© Marc Parguel

Avec le temps, il ne restait plus que le vieux fût en pierre, la croix ayant disparu, le socle fut revisité en 1999 par le sculpteur André Debru des Costes-Gozon. Ce dernier a eu l’idée originale de reprendre la thématique de la croix des moissons, elle met en scène un berger et son chien guidant son troupeau de brebis sous une gerbe de seigle.

Le berger guidant son troupeau. © Marc Parguel

Cet univers pastoral semble très cher au ferronnier d’art André Debru, on le retrouve au giratoire de Lauras-Roquefort. Sur ce rond-point fut mis sous les projecteurs le 27 février 2007 tout un troupeau de brebis veillé par le berger et son chien.

Marc Parguel 

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