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Millau Insoumise (NUPES) invite les députés Laurent Alexandre et Nathalie Oziol

Aujourd’hui, il n’y a pas de déficit du régime de retraite : le Conseil d’Orientation le souligne dans son rapport de septembre, parlant d’un excédent de 900 millions d’euros. Trois études sur quatre prévoient que le système des retraites sera à l’équilibre d’ici 2070 si rien ne change. Le COR précise également que « les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses des retraites. »

La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques indique qu’au-delà de 60 ans, seulement une personne sur trois occupe un emploi. Pour ce qui est de l’espérance de vie, l’INSEE pointe les inégalités liées aux catégories sociaux-professionnelles : un ouvrier vit en moyenne six ans de moins qu’un cadre. Plusieurs économistes de la santé, tels que Thomas Barnay et Eric Defebvre, ajoutent que « les gens vivent plus longtemps parce qu’on travaille moins longtemps, il y a un lien direct ».

On a plus de chance de vieillir en bonne santé quand on est à la retraite, et ainsi profiter du droit au temps libre, que quand on est forcé de continuer à travailler comme le souhaite le gouvernement.

Il n’y a donc pas de fondement économique à faire cette réforme ni à allonger la durée de cotisation. Mickaël Lainé, maitre de conférences en Economie à l’université Paris 8, affirme que ce projet n’est pas une nécessité absolue pour éponger la dette publique, mais uniquement un choix politique. Bien d’autres solutions existent.

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Dans son projet, Elisabeth Borne veut fixer une retraite minimale à 85 % du SMIC (soit 1130 euros) pour une carrière complète alors que ce minimum est déjà prévu dans la loi de 2003, mais n’a jamais été appliqué… et 1100 euros, c’est tout juste le niveau du seuil de pauvreté. Entre mars 2020 et octobre 2021, en pleine pandémie, la fortune des milliardaires français quant à elle a augmenté de 86 %. Le projet du gouvernement cache en réalité un autre objectif : offrir les pensions au marché financier en encourageant le recours à des fonds privés, dans le sillage d’autres lois voulues par le chef de l’Etat.

Des réformes sont nécessaires, mais elles doivent aller vers plus d’équité et un véritable partage des efforts.

Alors que, toujours selon  l’INSEE, les femmes gagnent en moyenne, à temps plein, 16,8 % de moins que les hommes, cette réforme inégalitaire les obligera à travailler 8 mois de plus que les hommes. Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement, lâche même du bout des lèvres que « [les femmes] sont un peu pénalisées par ce report de l’âge, on n’en disconvient absolument pas. Elles sont un peu plus impactées. » Prétendre que la réforme sera plus juste pour les femmes relève donc de l’indécence.

Les derniers sondages dévoilent, en moyenne, que 72 % des Français sont défavorables au report de l’âge de retraite. Ils l’ont prouvé dans la rue puisque la manifestation du 31 janvier a rassemblé entre 1,2 et 2,8 millions de personnes. Jusqu’où le gouvernement osera-t-il aller pour faire passer cette réforme injuste et impopulaire ?

Nous vous invitons à parler de tout cela en présence de Laurent Alexandre et Nathalie Oziol, députés de l’Aveyron et de l’Hérault, qui aborderont également des questions sur la santé, le RSA conditionné ou encore la réforme du chômage.

Rendez-vous le vendredi 10 février à 20h, salle René Rieux à Millau.

Millau Insoumise,
millau.insoumise@protonmail.com
Facebook : Millau Insoumise

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