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180 personnes rassemblées devant le commissariat de Millau pour soutenir Corine Mora

Ce jeudi 26 janvier en fin d’après-midi, Corine Mora, secrétaire générale du syndicat CGT des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique, était entendue au commissariat dans l’affaire qui l’oppose à la directrice de l’hôpital millavois. Sylvie Marty a déposé plainte à l’encontre de la syndicaliste pour des « propos diffamatoires » qu’elle aurait tenus lors de son intervention à l’occasion des contre vœux de l’intersyndicale le 6 janvier dernier.

Depuis, la syndicaliste a reçu de nombreux soutiens dont celui des syndicats locaux et départementaux, du parti communiste section Millau Saint-Affrique et de sept élus de la majorité municipale dont certains étaient présents. Environ 180 personnes se sont rassemblées dès 16h30 devant le commissariat pour lui témoigner leur soutien et dire « stop » à ce qu’ils considèrent comme « de la répression syndicale et un mépris de classe ».

« Plusieurs d’entre nous ont des responsabilités syndicales. Devons-nous nous mettre en danger pour militer désormais ? Toutes ces femmes et ces hommes qui luttent au quotidien sont des porteurs d’espoir et des lanceurs d’alerte qui proposent une alternative à l’organisation de la société. Ils refusent tous d’être des cibles », a déclaré Céline Tabariès (représentante syndicale de la CGT Aveyron) en rappelant que Corine Mora « n’avait fait que son travail de représentante du personnel et de syndicaliste en informant le personnel et les usagers de l’état de l’hôpital public » avant de s’interroger sur un éventuel lien entre la position de la syndicaliste également 2e adjointe municipale contre l’hôpital commun qui aurait pu « irriter certaines personnalités locales et provoquer cette action en justice ».

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« Je suis ahurie ! »

Corine Mora est arrivée au commissariat accompagné d’un avocat pour une audition libre et s’est dite « ahurie que la directrice de l’hôpital lui accorde une telle importance ».

« Tout ça m’amène à penser que les enjeux la dépassent un petit peu. C’est désolant de personnifier une lutte pour la minimiser », a-t-elle dit. Concernant les paroles qui lui seraient reprochées en diffamation, elle maintient que « rien n’a changé dans mon propos depuis les contre vœux. J’ai seulement essayé d’expliquer ce qui se passe dans cet hôpital comme dans tous les hôpitaux ».

Mon propos portait aussi sur des primes que touchent les directeurs d’hôpitaux dont la part variable est en fonction de résultats et de restructuration, à aucun moment je ne me suis attaquée directement à la directrice. »

À sa sortie, après une heure d’audition, Corine Mora a expliqué que son rendez-vous s’était « bien passé », qu’elle avait « recontextualisé les faits » et maintenu qu’elle n’avait pas attaqué la directrice personnellement. Déléguée du personnel à l’hôpital de Millau depuis de nombreuses années, elle a tenu à remercier l’ensemble des personnes venues la soutenir. Parmi elles, beaucoup d’agents hospitaliers étaient présents.

Certains ont tenu à souligner « son implication en tant que représentante du personnel » et ont expliqué qu’il était « normal et logique » d’être présent pour celle qui l’est tout autant pour eux et « qui fait un formidable travail de syndicaliste. »

Le procureur de la République devrait annoncer d’ici une dizaine de jours maximum s’il poursuit la syndicaliste ou s’il classe l’affaire sans suite. Les syndicats ainsi que bon nombre de personnes présentes se disent « prêts à aller plus loin s’il le faut ».

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