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Opinion. Christophe Saint-Pierre : « Îlot des Sablons, la peur de l’occasion manquée… »

« La trêve des confiseurs est désormais terminée. Je me permets donc de revenir sur le dernier conseil municipal du 19 décembre dernier.

Pour la première fois depuis le début du mandat d’Emmanuelle Gazel, le conseil a évoqué le projet d’aménagement du quartier des Sablons.

Il s’agit là d’un projet majeur en matière de renouvellement urbain et pour l’avenir du cœur de ville. C’est probablement, la dernière chance d’intervenir durablement dans le centre historique.

C’est un projet que je connais bien et dont notre équipe avait fixé les contours et les objectifs. Il s’agissait d’intervenir entre la rue de la Capelle, le boulevard Sadi Carnot, le boulevard de Bonald et la place des Halles.

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Le principe était simple : aérer le tissu urbain, créer un espace public, rénover l’habitat existant et permettre la construction de logements neufs avec stationnement possible. Un projet en connexion avec la rue de la Capelle et la place Claude Peyrot permettant de redynamiser ce secteur.

Nous avions pris le soin d’inscrire ces engagements dans le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal tout en conventionnant avec l’Établissement Public Foncier Régional (EPFR) pour assurer les acquisitions foncières à l’amiable sans avoir recours aux expropriations.

Vous pouvez le voir, nous avions une véritable ambition pour ce cœur de ville tout en respectant son histoire et son passé. Face à la nécessaire adaptation des villes au défi climatique et pour répondre aux contraintes légales et règlementaires, une ville doit aujourd’hui se renouveler « sur elle-même ». Nous étions dans cette dynamique.

Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? RIEN

Emmanuelle Gazel nous a soumis une délibération dans l’urgence après deux ans et demi d’inaction sur le sujet. La convention avec l’EPFR arrive bientôt à son terme et nous devrons acquérir les biens en sa possession. Il faut donc accélérer les choses et permettre la vente d’immeubles à un bailleur social. Sur le principe, pourquoi pas, mais dans quel cadre, autour de quel projet ? Là les choses coincent côté majorité municipale. Quand nous demandons quel est le sens du projet ; quand nous demandons quelle est l’articulation avec le reste du quartier ; quand nous demandons quelle est la logique d’aménagement : RIEN, aucune réponse. Madame Gazel nous dit « Nous avons un projet, mais nous n’avons pas de plans ». Curieux raisonnement quand on a la charge de se prononcer sur l’avenir de tout un quartier !

Alors nous sommes inquiets. Nous sommes inquiets de cette impréparation, inquiets de cet amateurisme. Inquiets de cette occasion manquée. Nous sommes inquiets comme nous le sommes toujours sur les projets de piétonnisation, comme nous le sommes autour des projets annoncés pour le boulevard de l’Ayrolle et pour lesquels aucune commission n’a encore été saisie, et aucune concertation n’a été engagée à notre connaissance.

Le cœur de ville mérite mieux que de l’improvisation. Emmanuelle Gazel va encore nous parler de « frigo vide », nous reprocher de soi-disant « feus projets pharaoniques ». Il n’en était rien et nous agissions en responsabilité. Oui, l’aménagement urbain coûte aux collectivités et Millau ne fait pas exception. Mais c’est en investissant dans, et sur, l’espace public que nous déclenchons de la richesse collective et là, l’expérience montre que nous avions raison. C’était notre doctrine. Ce n’est pas de la dette, mais de l’investissement. »

Christophe Saint-Pierre,
Conseiller municipal d’opposition

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