Millau devient la capitale du pérail

Fanny Alméras
Lecture 5 min.
Emmanuelle Gazel, Sébastien Leclercq et Pierre Gaillar. © Millavois.com

On la connaissait capitale des sports, la voilà capitale du perail. La cité du gant est devenue une vitrine pour le petit fromage rond et blanc récemment couronné par une IGP.

Après un parcours digne de celui du combattant, semé d’embûches, de moments de doutes, de désespoir parfois, au mois d’octobre dernier, le pérail a enfin obtenu son indication géographique protégée (IGP).

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Après le refus d’une AOP (Appellation d’Origine Protégée) en 2019, l’association de défense et de promotion du fromage de brebis a décidé de demander une IGP (Indication géographique Protégée). Depuis plus de 25 ans, elle a déployé une énergie sans borne pour faire reconnaître le pérail et le savoir-faire intimement lié à son territoire de production et de fabrication sur les terres des brebis de race Lacaune.

La bonne nouvelle est tombée au mois d’octobre dernier, l’INAO a validé l’IGP. Elle paraîtra au journal officiel d’ici quelques mois en France.

« Une reconnaissance jugée vitale pour la sauvegarde du patrimoine, mais également pour l’économie », précise Sébastien Leclercq, l’actuel président de l’association porteuse du dossier.

Pour Pierre Gaillar éleveur et membre de l’association, c’est « asseoir une notoriété et faire reconnaître un produit de haute qualité que les producteurs sont fiers de produire ».

Le but de la démarche était de faire en sorte que n’importe qui ne puisse pas fabriquer du pérail, n’importe où, et avec n’importe quel lait et ainsi de défendre le pérail et tous les producteurs associés. C’est désormais chose faite, même si le combat ne prend pas encore fin pour une reconnaissance européenne qui semble toutefois plutôt bien engagée.

La soirée a débuté par une présentation des grandes lignes de la démarches et un rapide historique.© Millavois.com

Millau, capitale du Pérail

Pour célébrer cette reconnaissance et l’encrer localement, la maire Emmanuelle Gazel avait réuni des membres de l’association et des représentants de la filière en mairie ce mercredi 14 décembre en soirée.

« Quand on pense au détail on pense évidemment à Jean François Dombre », a déclaré la maire en rendant hommage à la cheville ouvrière de cette attribution d’IGP avant de poursuivre : « nous sommes dans la salle des mariages, elle accueille aujourd’hui l’union du pérail et de Millau, c’est tout un symbole. »

Jean-François Dombre et Emmanuelle Gazel. © Millavois.com

Emmanuelle Gazel a évoqué la place que tient la brebis localement « Elle est la force économique du patrimoine, mais aussi celle de demain. » On retrouve effectivement la bête à tous les coins de rue ou presque, éco pastoralisme en ville, mascotte et logo de l’office de tourisme Millau grands Causses, fromages régulièrement proposés au menu de la restauration scolaire…

De plus, la ville de Millau est au cœur des cinq départements dans lesquels il sera désormais possible de fabriquer du pérail, elle en sera donc en toute logique, la capitale officielle et en fera la promotion avec à l’étude une fête du pérail dont la première édition pourrait voir le jour en 2023.

La soirée a été clôturée par un apéritif 100 % pérail concocté par Julien Aigouy, directeur de la cuisine centrale et son équipe. © Moillavois.com

Le pérail, fromage à l’ADN festif a une forte identité localement. Petit frère du Roquefort avec lequel il partage une partie du cahier des charges (production du lait), il représente 600 emplois directs, dont 200, en fromagerie. Désormais, ne s’appellera pas pérail qui veut, il ne faudra pas seulement montrer « pâte blanche », mais être fabriqué sur un territoire d’éleveurs et de producteurs de lait de brebis Lacaune défini dans l’IGP et que Millau entend fièrement défendre et représenter.

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