Depuis plusieurs semaines, nous sommes nombreux à échanger au sujet de la réintégration des soignants non vaccinés. C’est un débat qu’on entend dans les cafés, dans les réunions d’élus…
Cela alimente l’illusion qu’il est possible de pallier rapidement au manque personnel soignant dans nos centres de soins (EHPAD, hôpitaux, etc.). En effet, alors même que plus de 9 Français sur 10 sont vaccinés, le vaccin n’arrête pas la propagation du virus. On ne compte plus les vagues de l’épidémie. « Il faut vivre avec » est devenue l’expression consacrée. Faut-il pour autant minimiser l’intérêt du vaccin ? Les études réalisées dans les hôpitaux par la Caisse nationale d’Assurance maladie montrent que les personnes doublement vaccinées ont 9 fois moins de risque d’être hospitalisées.
Avant l’arrivée du vaccin, la Covid a entraîné une violente surcharge de travail dans nos hôpitaux. Une surcharge brutale qui est à l’origine de l’aggravation des conditions d’exercice de nos professionnels de santé. La saturation des hôpitaux avait ensuite entraîné le confinement de la population. Sans quoi nos hôpitaux étaient totalement saturés.
Il suffit de regarder en Chine où la population n’est pas vaccinée, chaque jour le Gouvernement confine une nouvelle région…! Doit-on prévoir une exception pour les soignants ? Ce n’est pas ce que préconise la Haute Autorité de santé. Je vais vous donner mon sentiment personnel.
Je pense qu’il y a deux sujets. D’abord il me paraît impensable d’avoir des soignants qui nous diraient « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ». Un peu de cohérence ! Oui, nous sommes dans un pays libre où chacun fait ses choix. Mais il est normal que nos choix entraînent des conséquences.
Enfin, gardons à l’esprit les chiffres donnés par le Président de la Fédération hospitalière de France : le refus de se faire vacciner concerne 4000 soignants sur un total de 1,2 million d’agents. Donc même si que certains centres de soins sont davantage concernés, à l’échelle nationale la réintégration des soignants non vaccinés n’aurait presque aucune conséquence.
Jean-François Rousset,
Député de la 3e circonscription de l’Aveyron
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