Causses et vallées

La statue de la Vierge à Saint-André-de-Vézines

Inaugurée le 21 octobre 1871 sur la place du village, la statue de la Vierge immaculée veille toujours sur sa paroisse. Peu de gens connaissent son histoire, la voici :

Tout commence le 28 septembre 1869, premier dimanche de l’Avent où fut ouverte une retraite pour la paroisse de Saint-André. Comme souvenir de cette retraite qui aura duré trois semaines, il a été décidé de faire l’acquisition d’une statue de la Vierge immaculée et de la placer sur un piédestal dans un patus du côté de la mare publique.

Deux ans plus tard, on fit venir une statue blanche haute d’environ 1m80 sur un piédestal de même hauteur, l’endroit choisi pour placer le monument se situera au milieu de la place du village de Saint-André.

Devant la statue au milieu de la place en 1925. (DR)

L’inauguration a lieu le samedi 21 octobre 1871, l’évènement nous est retracé par le Livre de Paroisse  : « Nous soussignés curé de Peyreleau avons avec les cérémonies prescrites par le rituel du Diocèse, béni une statue de la Vierge érigée sur la place publique de Saint-André-de-Vézines en présence de toute la population convoquée à cet effet. La statue de la Vierge a été bénie en grande pompe. Ce jour-là on avait fait des guirlandes avec des cordes garnies de buis et placées sur les arbres qui entourent la statue. A ces guirlandes, on avait suspendu des couronnes. Chaque famille s’était fait un honneur d’ y avoir la sienne, on peut dire qu’il y en avait de toutes les formes et de toutes les couleurs, ce qui produisait un fort bel effet. Après les vêpres, car c’était le jour de l’Adoration du Saint-Sacrement, on a fait la procession autour du village on l’a bénite d’abord et tout de suite après Mademoiselle Marie Ladet des Bouteillettes, âgée de neuf ans, à genoux sur une petite table a prononcé un acte de consécration à haute et bien intelligible voix. 

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Lors de la fête Dieu en 1941. (© Joseph Parguel)

La Revue Religieuse de Rodez ajoute :  « La paroisse était réunie tout entière pour inaugurer sur la place qui précède l’église, une délicieuse statue emblématique de la Vierge Immaculée. Un clergé nombreux était venu prendre part à son bonheur et payer à Marie un tribut de louanges. M. le curé de Peyreleau, chef du district, présidait la cérémonie. Après un discours où il a exposé avec onction les principaux motifs de confiance en la Mère de Dieu, on a procédé selon l’usage à la bénédiction du monument. La statue est coulée en fonte, d’après un modèle fort gracieux et encore peu connu dans nos pays. Ce modèle est venu de Rome, inspiré, dit-on, par notre bien aimé Père Pie IX, en mémoire de la proclamation du dogme de la Conception Immaculée. La Vierge est posée sur un trône formé par le faisceau des emblèmes évangéliques. De son pied, elle écrase la tête du serpent traditionnel, ses regards sont tournés vers le ciel où elle semble chercher le secours avec l’expression de la plus vive sollicitude ; la main droite est étendue comme pour recevoir les biens qui en découlent, tandis que la gauche s’incline vers la terre pour les répandre sur tous ses enfants. Ce monument sera un témoignage vivant qui redira aux générations futures l’esprit de foi des bons habitants de Saint-André qui n’ont pas craint de s’imposer de généreux sacrifices pour la Gloire de Dieu et de son auguste Mère et correspondre ainsi au zèle et à la piété de leur digne et infatigable pasteur. (Et. Samedi 4 novembre 1871).

On plaça une grille de fer autour de la Statue en mars 1872, cette grille avait été fournie par Madame Fabre, marchande à Millau, pour le prix de 170 francs. Restaurée en 1934, elle fut supprimée lorsqu’on déplaça la vierge en bordure de la place en 1958. En octobre 1999, mon oncle Joseph Parguel redonna des couleurs à la Vierge immaculée. Avec son pinceau, il mit en lumière aussi bien le voile bleu, que la symbolique des Apôtres : Saint Mathieu : le bœuf, Saint Marc : le Lion, Saint-Luc : l’Ange, Saint-Jean : L’aigle.

La statue en 2003. (DR)

Notons qu’il existe une statue de la Vierge identique à Salles-Curan. Avec le temps, la peinture sur la statue avait perdu de son éclat, et c’est en 2018 que la municipalité décida la réfection de celle-ci.

Marc Parguel

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