Et merci aux organisateurs du Rallye des Cardabelles, qui nous ont fait revivre le week-end dernier un grand moment d’ébriété énergétique !
Merci aux élus de droite (Département) et de gauche (Ville et Région), qui ont surmonté leurs clivages pour soutenir (avec notre argent…) ce superbe rendez-vous sportif. Après un accident mortel lors de l’édition 2019 puis deux années d’interruption pour cause de pandémie, on était impatient de humer à nouveau les doux effluves des pots d’échappement et d’ouïr l’harmonieux ronronnement des moteurs surpuissants.
Bien sûr, il y a quelques grincheux pour s’étonner des subventions publiques (34 000 € + un soutien logistique) accordées à un tel rallye, en pleine crise énergétique, climatique et sociale, mais n’écoutez pas ces incorrigibles râleurs. Tant qu’il reste du pétrole, brûlons-le sans compter, et tant pis pour ceux qui auront du mal à se chauffer cet hiver, ainsi que pour les générations futures ! Après tout, on a bien le droit de s’amuser un peu : « Après nous, le déluge… ». N’écoutons pas les soi-disant scientifiques du GIEC, qui nous prédisent d’ailleurs plutôt le désert pour nos contrées dans un futur proche, voire la double peine : le désert l’été (comme cette année), puis le déluge à l’automne…
Le temps d’un rallye, oublions le pic pétrolier qui se produira inévitablement lors de la présente décennie. Ignorons les conseils de sobriété et tous ces prophètes de malheur qui nous annoncent la fin de notre monde et voudraient nous contraindre à changer de mode de vie. Continuons gaîment à pétarader sur nos motos et quads, à acheter des SUV toujours plus puissants, à emm… les vacanciers avec nos motoneiges et jet-skis, à pourrir la vie des Terriens avec nos ULM et avions de tourisme, et – privilège des ultra-riches que nous envions tous – à voler en jet privé et à faire des ronds dans l’eau en yacht. Et bien sûr, admirons le mondial de foot au Qatar dans des stades climatisés construits par des quasi-esclaves, en attendant de pouvoir skier en Arabie Saoudite, où se dérouleront en 2029 les jeux asiatiques d’hiver !
Pour satisfaire le peuple, il faut lui donner « du pain et des jeux », disait Juvénal il y a 2 000 ans. Faudra-t-il attendre que le pain devienne une denrée rare, sur une planète surchauffée dont des régions entières seront devenues inhabitables, pour qu’on réalise qu’on aurait dû mettre fin plus tôt à certains « jeux » ?
Collectif citoyen pour le climat
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