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Opinion. Karine Haumaitre : « D’un côté les élus, de l’autre les Millavois »

Deux ans… Pour la réunion de bilan de mandat de ces deux dernières années rendez-vous était donné aux Millavois dans la cour du CREA ce jeudi 22 septembre.

Si cette année des modifications louables ont été apportées sur le lieu et l’économie faite d’un animateur, en revanche, tout comme l’an dernier, l’équipe municipale a plongé dans un bain d’autosatisfaction.

Ainsi par le biais d’une check-list a été affirmé que tout se réfléchit, tout se pense, que tout est en cours et qu’il ne reste donc plus qu’aux Millavois à bien vouloir se faire aux décisions prises, être patients pour celles à venir et changer leurs habitudes.

Si la radiographie de ce côté de l’assemblée était plutôt positive et emplie de relativisme (« c’est pire ailleurs », « on est globalement mieux que dans des villes de même strate », « on est dans les clous »…) a contrario c’était pour le peu de Millavois présents (hors élus et partisans) une réelle douche froide.

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A coup de phrases malheureuses, de formules condescendantes, la place de chacun a bien été redéfinie : d’un côté EUX, qui ont mandat, qui possèdent et définissent donc les règles du jeu et… les AUTRES, les Millavois…

C’est malheureusement l’exercice des questions/réponses qui n’a fait qu’assoir cet antagonisme entre les deux parties. L’écart entre les réponses apportées et les constats de terrain évoqués a été notable. A l’évocation, au travers des questions, des problèmes de bonne tenue de la ville (saleté excessive), de dégradations, de nuisances sonores (scooters, bars…), d’insécurité (vitesse excessive, aménagements vélo…), de commerces en perdition, il a été signifié par les élus dédiés que cela relevait davantage de ressentis, de perceptions que de faits avérés. Que les problèmes relevaient davantage de facteurs conjoncturels, des Millavois eux-mêmes, de l’incivisme, du fait de n’être pas encore familiarisés avec les dispositifs, plutôt que des infrastructures manquantes ou inadaptées, des manquements de décisions, de projets pas aboutis ou encore de dispositifs peu élaborés… et quand des problématiques étaient soulevées, l’échappatoire fût toujours de dire « on y réfléchit… ».

Belle démonstration donc, encore cette année, d’une présentation optimiste d’un maire et de son équipe qui plaident leurs dossiers en ne voyant les choses que par le prisme des théories et convictions qu’ils défendent sans tenir compte des constats réels, des craintes légitimes, des plaintes justifiées, des propositions de ses administrés. Ceci n’a fait que cristalliser les tensions.

Alors certes, la ville n’est pas à l’arrêt et quelques bonnes décisions se prennent et se mettent en place. Sans réellement remettre en cause cette motivation et honorabilité dans la prise de décision, il y a bien unanimement une chose (entre autres) que la majorité n’a pas réussie en deux ans de mandat, c’est à apaiser le débat local. Elle semble écouter, mais ne pas entendre et ne pas admettre à l’autre la possibilité de penser autrement. Au terme de ces deux années semblerait coexister à Millau d’un côté les POUR, les disciples indéfectibles de la municipalité, et de l’autre les NON CONVAINCUS, les détracteurs systématiques.

Image malheureusement très caricaturale, mais qui résume que trop bien l’état d’esprit de la ville. La scission : un comble quand on s’est voulu la maire du « faire ensemble » et de la « cohésion » et qu’on se dit « à 100 % pour sa ville ». Notons que quand se fait la nécessité d’affirmer une vérité par l’identification, c’est que cette vérité ne va plus de soi…

Karine Haumaitre,
membre de l’opposition municipale

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