[dropcap]J[/dropcap]ean-François Rousset a été investi il y a quelques jours par le parti de la majorité présidentielle qu’il représentera et dont il portera la politique dans la troisième circonscription de l’Aveyron, notamment en matière de santé, s’il est élu député.
L’homme de 69 ans habite à Montlaur depuis 2014, date jusqu’à laquelle il a été chirurgien digestif à Toulouse pendant 35 ans. Une expérience qu’il compte bien mettre à profit pour servir l’une de ses principales causes de mandat : « l’évolution du système de santé ».
Lutter contre les déserts médicaux
« Je connais le système de santé, ses rouages, ses acteurs, et j’ai bien conscience que notre circonscription comme d’autres circonscriptions rurales est très impactée par ce qu’on appelle les déserts médicaux. Des Maisons de santé ont été construites, c’est une bonne chose, mais ce qu’on entend tous les jours, c’est que les rendez-vous chez les spécialistes sont très longs à avoir et que quand on en a un, il faut parfois aller très loin, c’est un peu la double peine pour les malades ».
Cette bataille pour lutter contre les déserts médicaux et développer une vraie offre de soin de territoire, pour la mener, il compte sur la récente élection de la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon qu’il connait personnellement pour avoir participé avec elle à plusieurs séminaires organisés par la majorité présidentielle.
« C’est une grosse travailleuse, il faut savoir qu’elle a commencé sa carrière professionnelle en tant que secrétaire médicale, elle a ensuite évolué et lors de la dernière mandature elle était présidente de la Commission solidarité santé. Elle a récemment déclaré qu’elle voulait s’engager très fortement contre les déserts médicaux. Si je suis élu, je serai content de travailler avec elle au sein de la Commission santé, je me battrai pour qu’il n’y ait plus de déserts médicaux et pourquoi pas organiser ou présider un groupe parlementaire pour parler de ce sujet, ça ne me fait pas peur ! »
Faire un hôpital d’excellence
Face au constat de l’offre de soin locale, le médecin retraité dit « avoir conscience de la situation ». « Nous avons deux structures hospitalières à Millau et à Saint-Affrique qui fonctionnent encore, mais pas très bien : il y a depuis longtemps des difficultés de recrutement qui sont générales. Les habitants peuvent compter sur moi pour défendre le projet de l’hôpital pour avoir cet hôpital d’excellence avec un maximum de capacité en chirurgie en cancérologie, en médecine et en maternité pour justement éviter aux gens de faire des kilomètres pour se faire soigner. Mais en attendant, il faut s’engager pour maintenir une activité et se battre pour que les services restent ouverts afin qu’il y ait des solutions de remplacement, des réseaux qui se mettent en place. Il n’est pas question de laisser des gens dans des errances médicales tant que cet hôpital n’est pas construit ».
Former davantage
« Il faut que les mentalités changent un petit peu aussi, du côté des soignants et des patients » déclare Jean-François Rousset en précisant que « les médecins d’aujourd’hui ont envie d’une autre vie en dehors de leur vie professionnelle et qu’il faut que les patients acceptent d’être soignés par des médecins remplaçants de temps à autre, à condition bien sûr qu’ils fassent l’effort du dossier médical partagé, se servent des réseaux, pourquoi pas des cabines de téléconsultations dans les endroits éloignés ».
« Je pense avoir la capacité de mettre les gens autour de la table pour discuter, avec les médecins en particulier, et trouver des solutions pour les encourager à venir dans notre territoire ». Jean-François Rousset précise qu’il « travaillera dans le sens les réformes qui sont engagées », comme celle qui consiste à faire monter les infirmières en qualifications en les formant à de nouvelles taches réalisées jusqu’alors par les médecins. Il explique qu’ainsi, « elles deviendraient davantage formées et mieux rémunérées, que cela permettrait de dégager du temps purement médical pour les patients, comme c’est déjà le cas chez les ophtalmologistes qui ont déjà évolué sur le sujet ».
Du temps médical réduit à sa vraie valeur, c’est du temps médical gagné et du temps gagné c’est du désert médical en moins. Ce n’est pas que jouer sur les mots, c’est vraiment se donner les moyens d’aller dans le sens voulu par le président de faire intervenir de nouveaux acteurs et de nouvelles compétences dans le système de santé ».
Une attractivité territoriale
En termes d’attractivité la santé est nécessaire « il n’est pas question de faire venir des néoruraux s’il n’y a pas de pas de système de santé. Tout est imbriqué : le travail, le plein emploi, l’agriculture la ruralité. Concernant l’attractivité du futur établissement, Jean-François Rousset met en avant l’établissement, mais aussi les atouts et la qualité de vie du territoire.
C’est devant l’EHPAD les terrasses des Causses en construction que le candidat avait convié la presse ce lundi 23 mai. Un lieu qui n’a pas été choisi par hasard.
Accompagner la fin de vie
Parmi les chevaux de bataille du candidat en matière de santé, une cause, lui tient particulièrement à cœur, celle de la fin de vie et des droits et de la volonté des malades.
« Si j’avais une première loi à changer, ce serait la loi Léonetti que je ferai évoluer ». Jean-Fraçois Rousset évoque une expérience personnelle qui a conduit l’un de ses proches dans un pays frontalier pour abréger les souffrances liées à une grave et incurable maladie et explique qu’il en “Il faut que les gens ne soient pas obligés d’aller à l’étranger pour être médicalement assistés dans leur fin de vie.
« Aujourd’hui, je crois qu’on est prêts pour cela en France » Jean-François Rousset entend, s’il est élu, œuvrer pour une profonde réforme du système de santé et travailler pour une offre de soins de qualité accessible à tous et partout sur le territoire. Parmi les combats qu’il n’a pas peur de mener, l’encadrement des dépassements d’honoraires, un autre sujet sur lequel, il le dira lui-même, « il faut être courageux ».