Millau. Le chantier du complexe sportif va accuser « six à huit mois de retard »

Ce lundi 11 avril en début d’après-midi, les élus de la Communauté de communes Millau Grands Causses faisaient un point d’étape concernant le chantier du complexe sportif englobant le centre aquatique et la salle d’escalade. Au programme, une bonne nouvelle… et des mauvaises.

Le projet de rénovation du centre aquatique Roger-Julian et de la salle d’escale est tout sauf un long fleuve tranquille. Après avoir défrayé la chronique en 2020, lorsque la nouvelle équipe municipale a décidé de renégocier la facture de quelque 1,5 M€ HT, notamment en éliminant l’option du restaurant et en rabotant la salle d’escalade, « les aléas du chantier » font qu’aujourd’hui, les élus sont obligés de communiquer un nouveau calendrier.

Isabelle Bardaud, Emmanuelle Gazel et Didier Cadaux, maire de Saint-Georges-de-Luzençon et vice-président de la communauté de communes.

« Il était important d’amener toutes les informations afin d’éviter les fantasmes à propos des difficultés rencontrées, et rappeler qu’il y a une difficulté qui n’est pas facile à gérer, c’est de pouvoir gérer le chantier en site occupé », a nuancé d’emblée Emmanuelle Gazel, avec sa casquette de présidente de la Communauté de communes Millau Grands Causses.

« Une épaisseur importante d’argile molle »

Alors que l’équipement devait être livré le 1er décembre 2022 après 16 mois de travaux, élus et techniciens misent désormais sur un retard estimé entre « 6 et 8 mois ». « Nous avons eu des problèmes de désamiantage qui l’ont n’avait pas pu prévenir en amont, détaille Emmanuelle Gazel. Dans la phase de terrassement, nous avons fait que la nature des sols était aussi problématique, avec une épaisseur d’argile molle sous la zone des vestiaires d’été plus importante que ce qui avait été envisagé. Et entre ces couches d’argile, il y a aussi des venues d’eau… »

« Il y a des dispositions techniques qu’il va falloir adapter en cours de chantier, ne serait-ce qu’en procédé de relevage d’eau, mais également de fondations adaptées, en allant plus profond à cause de cette argile », détaille Isabelle Bardaud, ingénieur travaux à la communauté de communes.

Le bassin de 50 mètres, relevé légèrement en hauteur, gardera les mêmes dimensions. Pas exactement puisque 10 cm ont été « grattés » sur la longueur pour des questions de certification.

Au niveau du timing, ces fameux aléas du chantier ont conduit le groupement porté par la SAS Socotrap à se focaliser en priorité sur la salle d’escalade, en ce moment de l’année où la pratique peut se faire en extérieur. La livraison de la nouvelle salle d’escalade est désormais prévue en octobre 2022.

Le bassin de 50 mètres en extérieur et les locaux techniques afférents seront livrés, si tout va bien, au printemps 2023. « L’été prochain, on devrait avoir notre bassin de 50 mètres cher aux Millavois », promet Emmanuelle Gazel. L’ensemble des bâtiments seront livrés en septembre 2023 et les finitions extérieures auront lieu en automne 2023.

Voilà ce qu’il reste aujourd’hui de la salle d’escalade. Ce sera pourtant le premier équipement à être livré.

La bonne nouvelle

« Il y a quand même des bonnes nouvelles sur ce chantier », sourit Emmanuelle Gazel. « Au-delà du fait que cela va être une belle réalisation, on s’était engagé sur une énergie plus propre. Au départ, le fonctionnement de l’équipement devait être à 50 % gaz et 50 % géothermie. On a souhaité augmenter cette part de géothermie. Pour le moment tous les voyants sont au vert, on devrait pouvoir atteindre les 80 % de géothermie en chauffage. » Elus et responsables techniques n’attendent plus que les autorisations de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

Concernant le financement de ce « chantier colossal de plus de 19,6 M€ », l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a été sollicitée pour les questions de géothermie, et 800.000 € ont été décrochés du côté de l’ANS (Agence Nationale du Sport). Au total, 40 à 45 % seront subventionnés. En croisant les doigts pour que la hausse du prix des matières premières et des matériaux ne fasse pas exploser le budget.

Les locaux techniques et le bassin ludique feront le lien entre le bassin d’hiver et le futur bassin nordique (le bassin extérieur).

Quid du futur gestionnaire ?

C’était clair dès le départ, la gestion de ce futur équipement donnera lieu à une délégation de service public. Si la première phase d’appel à manifestation d’intérêt a suscité l’intérêt de sept candidats, six ont été retenus. « Nous travaillons actuellement à la rédaction du cahier des charges », explique Emmanuelle Gazel. Le choix du futur gestionnaire sera effectué fin 2022.

Visite de chantier ce lundi 11 avril avec Emmanuelle Gazel, Isabelle Barbaud, Isabelle Regourd, directrice du centre aquatique, Michel Durand, premier adjoint à la Ville de Millau et conseiller délégué à la communauté de communes, Jean-Pierre Mas, adjoint aux Sports à la Ville de Millau, Gilbert Faucher, maire de Paulhe et vice-président de la communauté de communes et Gilles Robert, technicien travaux à la communauté de communes.
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