Causses et vallées

De l’arche des Canalettes à la grotte de la Sébillère (Causse du Larzac)

Direction cette semaine l’Hospitalet-du-Larzac à 25 km de Millau, puis la petite route vers l’est direction Egalières. Au bout de 3 kilomètres, on trouve sur la droite un grand emplacement pour se garer.

Prenons le chemin forestier, vers les Canalettes sur la droite. Depuis qu’il a été balisé le 16 décembre 2020, il est aisé de retrouver les canoles, ces entailles rocheuses aux parois couvertes de mousses. On les nomme « Failles des Canalettes » en raison de la maison forestière plus loin sur la piste. Nous ne les évoquerons pas aujourd’hui, mais nous arrêterons nos pas sur trois autres lieux atypiques.

L’arche des Canalettes

Les chaos de rochers sont nombreux dans le secteur d’Egalières. Les géologues les appellent ruiniformes, en occitan ils se disent rancaredas. Ils singularisent de façon remarquable nos paysages caussenards. Comment se sont-ils formés ? Il y a plus de 150 millions d’années, deux roches sédimentaires se déposaient au fond de la mer du Jurassique Moyen (nos actuels grands causses) : une roche dure, la dolomie (ainsi nommée en l’honneur de Déodat de Gratet de Dolomieu (1750-1801), géologue et minéralogiste français), une roche tendre l’entourant, la calcite. Cette dernière sous l’action de diverses érosions s’effrita en un sable très fin, lo greson (lou grésou) ou lo sabel (lou sabél) et laissa apparaître la roche dure, la dolomie.

L’arche des Canalettes (26 mars 2022). DR

L’érosion continuant son œuvre, la dolomie prit les formes étranges que nous connaissons aujourd’hui : tours, piliers, animaux fabuleux, mais aussi un grand nombre d’arches.

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Sur le secteur d’Egalières- les Canalettes, on en recense plusieurs, la plus représentative est sans doute celle-ci, située non loin de la maison forestière, composante du relief karstique, l’ouverture mesure 6,5 mètres sur une hauteur de 2 mètres.

Le crâne du géant

Des yeux figés dans la roche. (DR)

Non loin de là, un autre rocher impressionnant par son originalité, que des randonneurs baptisent à juste titre « L’arche des binocles », cette belle double arche naturelle présente deux yeux qui semblent vous contempler avec 2 mètres de largeur pour chaque « œil ». Ses deux cavités orbitaires ou yeux naturels laisse passer un très beau rayon de lumière. En regardant de plus près, voyant une forme humaine, certains l’ont appelé « le crâne du géant ». La légende dit que les pieds de ce géant se trouvent dans la source du Durzon.

Le crâne du géant. (DR)

Ensuite, partons dans un dédale de roches et de forêts en se dirigeant vers les célèbres canoles.

La grotte de la Sébillère

Entrée de la grotte. (DR)

Parce que l’eau sur le Causse est plus que jamais précieuse, la grotte de la Sébillère qui se situe tout au fond d’une clairière a dû être fréquentée depuis l’Antiquité. Son nom lui vient d’une petite sébile naturelle située à l’entrée à gauche, qu’on pourrait comparer à un bénitier à même la roche dans laquelle il y a toujours de l’eau.

La petite sébile naturelle à l’entrée. (DR)

 Cette grotte a été aménagée, on y voit des marches en pierres taillées.

Intérieur de la grotte de la Sebillère. (DR)

Il y a encore bien des endroits à voir, l’abri des Usclades avec ses vestiges de murs (ancienne bergerie XVIIIe-XIXe siècle, mais aussi le sanctuaire de l’homme mort un ancien lieu de culte, la grotte éclairée…de quoi faire une bonne balade !

Sur le chemin du retour. (DR)

Marc Parguel

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