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Millau. Opinion : « Tout pour l’écologie »

Il y a quelques jours, certaines chaines de télévision, lors du journal, ont diffusé les images d’une manifestation un peu particulière qui a provoqué chez moi « une sainte colère ». Il s’agissait d’un groupe d’individus qui au titre de l’écologie ont réussi à arrêter, hors gares, un train de marchandises composé exclusivement de wagons destinés au transport de grains.

Présence sur les voies, banderoles, cris et slogans, les conducteurs ont été contraints à l’arrêt. C’est alors qu’au nom de l’écologie les manifestants ont ouvert les trappes de vidange des wagons qui ont ainsi déversé sur le ballast des centaines de tonnes de blé. Il semblerait que ces bons apôtres, défenseurs de la planète, pensaient qu’il s’agissait de soja OGM !

Quand on n’est pas capable de reconnaître un grain de blé, on évite de jouer au « chevalier blanc ». A un moment où certains pays qui dépendent des importations de cette céréale se trouvent en rupture d’approvisionnement en raison de la guerre en Ukraine et leurs populations exposées à un risque de famine, certains, chez nous, détruisent du blé à la base de la nourriture de la moitié de la planète. On ne peut que repenser au mot de Michel Audiard : « Les cons, ils osent tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît ».

Dans quelques mois, quand les difficultés alimentaires de l’Egypte, de la Tunisie, du Maghreb et de certains pays d’Afrique, conduiront des populations affamées à venir s’échouer sur les plages du sud de l’Europe, les mêmes, qui détruisent les cargaisons de blé et chassent les OGM de l’alimentation animale, viendront, la bouche en cœur, manifester pour accueillir ces pauvres migrants économiques.

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Mais l’actualité dans le domaine de l’écologie ne s’est pas arrêtée là.

Quelques jours plus tard, toujours à la télévision nous avons eu droit à une intervention de la trop célèbre Sandrine Rousseau, face à deux femmes journalistes. Là, voulant certainement faire étalage de son imagination, cette écologiste de premier plan, a déclaré penser proposer la création d’un délit pénal, pour sanctionner, le cas où dans chaque couple il n’y aurait pas un partage égalitaire des tâches ménagères.

Imaginons la mise en place d’une telle législation, qui peut-être demanderait l’installation d’une pointeuse pour que le décompte des heures soit fait sérieusement, avec un corps de contrôleurs pour assurer les vérifications, des procès entre le mari et l’épouse pour non-respect du temps de travail, des peines prononcées par les tribunaux, bref des ménages vivant désormais dans la plénitude du partage et dans la paix conjugale ! Peut-être échapperons-nous aux délires de Mme Rousseau.

Mais, par contre, nous risquons, dans un avenir proche, d’être obligés de revoir complètement certaines de nos habitudes en matière de déplacements. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard.

Me Jean-Louis Esperce

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