Millau. Opinion : « De la pandémie à la guerre, ne perdons pas le nord ! »

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[dropcap]O[/dropcap]n aurait tant aimé y croire : comme par enchantement, quasiment du jour au lendemain, volatilisée la crise du Covid ! Tout va bien nous répète-t-on, masques et passes aux oubliettes ! …C’est vrai que l’isoloir n’est plus très lointain. Dur réveil donc ce matin du 24 février, changement complet de décor, la guerre remplace la pandémie. Résurrection de la « brutalisation des esprits » initiée en 14-18 ? Dénominateur commun, le fort potentiel anxiogène pour tout un chacun, pour qui décidément le répit est devenu vain et la peur fantastique levier d’obéissance et instrument de gouvernement.

L’Ukraine envahie et bombardée, une tragédie totale avec ses destructions barbares, ses victimes innocentes par milliers, l’exode de réfugiés abandonnant leur vie derrière eux. Comme toujours en pareille circonstance, l’urgence humanitaire et l’accueil des réfugiés qui s’impose, nul ne le contestera. Pour le jeune état ukrainien, piétinée sa volonté d’indépendance et d’autodétermination, retour à l’inféodation vis-à-vis de la « Grande Russie » . Pour l’Europe et le monde, l’angoisse d’un engrenage vers le « pire », car on sait bien comment cela commence, mais jamais comment cela peut terminer, surtout lorsqu’est brandie la dissuasion nucléaire, voire même les centrales du même nom prises pour cibles !

Aux commandes de ce triste reality wargame, dans le rôle du « méchant », le petit Tsar de Moscou, frustré de ne pouvoir obtenir par la diplomatie la reconnaissance du droit à la sécurité pour son territoire. Ce despote cynique qui prétend « dénazifier » l’Ukraine use de la même rhétorique ultra-nationaliste qui inspire les courants néonazis et d’extrême droite d’aujourd’hui. Ce faisant, non content de ruiner le prestige que s’était acquis le peuple soviétique dans son sacrifice décisif consenti contre Hitler entre 1941 et 1945, il expose les Russes à la misère qu’entraînera immanquablement le poids financier d’une guerre injustifiable doublée de sanctions économiques.

Dans le camp des « gentils », on pourra tout de même s’interroger sur ceux à qui profite le crime : stratèges de l’OTAN espérant voir tomber dans leur escarcelle un territoire le deuxième d’Europe par sa superficie, sans parler de ses innombrables richesses, et surtout à même de leur offrir un avantage géostratégique majeur aux portes de la Russie pour l’installation d’ogives nucléaires ; marchands d’armes à gogo piaffant de tester leurs dernières innovations meurtrières ; spéculateurs de tout poil pour qui pandémie, guerre ou toute autre source de profit même combat. A cela rien de nouveau, l’histoire nous enseigne à quel point les guerres sont juteuses pour leurs promoteurs et ruineuses pour les peuples. « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels » écrivait déjà il y a cent ans Anatole France dans l’Humanité du 18 juillet 1922.

Pendant ce temps-là, le monde continue de tituber, les inégalités se creusent toujours davantage entre riches et pauvres, plus question de « jours heureux », les biens communs que constituent la santé, l’éducation, etc., subissent partout le désengagement financier des Etats pour attiser l’ appétit de la finance; par-dessus tout, la crise climatique s’installe toujours plus évidente, comme un énième rapport du GIEC vient de nous en rappeler les effets prévisibles de plus en plus dévastateurs pour l’humanité. Oui, les ressources et fortunes dilapidées pour une gloire honteuse trouveraient bien meilleur usage à satisfaire les besoins humains qui explosent !

Pour nous communistes, dont le projet d’origine s’enracine dans la révolte face à la boucherie de 14-18, farouches adeptes du fameux « Ah quelle connerie la guerre ! » de Prévert, militants infatigables de la Paix, une seule voie s’offre au monde s’il veut éviter l’apocalypse à ses enfants comme l’a rappelé Fabien Roussel devant l’Assemblée nationale le 1er mars dernier : exiger un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes du territoire Ukrainien, tout mettre en œuvre pour éviter un embrasement généralisé du conflit en se gardant des surenchères démagogiques et des postures de va-t’en guerre et en renonçant aux ventes d’armes qui donneraient un prétexte supplémentaire à Poutine pour étendre le conflit, surtout relancer la recherche d’une solution diplomatique dans le cadre des Nations Unies.

Ensemble, solidaires du peuple ukrainien, défendons la Paix !

Sections de Millau et de Saint-Affrique du PCF

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