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Millau. Opinion : « Fablab : réfléchissez à deux fois avant de prendre des décisions dangereuses »

S’imaginer et être persuadé que marteler des inepties permet de se défausser de ses responsabilités est une grossière erreur. Être persuadé que répéter inlassablement des arguments non fondés permet de s’inventer une vérité est tout autant une grossière erreur qui devient inquiétante tant cela relève d’une forme d’affabulation.

Dans une sphère privée cela peut chagriner un entourage restreint, dans une collectivité publique cela peut faire courir de graves dangers à un territoire surtout à l’heure actuelle où toute décision peut entraîner des conséquences irréversibles tant l’équilibre économique et financier est délicat.

L’alternance politique est sûrement bénéfique aux institutions et à la vie politique en général pour motiver des équipes à toujours se renouveler et être créatives. En revanche, alterner pour démolir et essayer de tout balayer d’un revers de manche parce qu’une nouvelle équipe n’a pas eu l’idée d’une création ou d’un projet de ses prédécesseurs sans apporter de solution identique voire plus ambitieuse en termes de résultat espéré est un repli sur soi dramatique pour la collectivité…

L’ancien vice-président au développement économique de la communauté de communes Millau Grands Causses que je suis ne peux accepter que l’on puisse s’exprimer en annonçant que « l’on n’a pas l’aspect d’être tourné vers l’innovation entrepreneuriale » au sujet du FabLab qui a été créé avant tout pour épauler et stimuler le monde de l’entreprise locale et tenter de faire en sorte que notre territoire soit plus attractif et visible des porteurs de projets et chefs d’entreprises exogènes qui regardent les équipements présents sur un bassin en comparant avec d’autres dans tout projet d’installation. Nous sommes constamment dans un marché concurrentiel.

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Le FabLab est ou était devrais-je dire une des pierres à un édifice que nous avons mis sur pied pendant six ans. Nous étions à une phase de construction d’un réseau économique très ambitieux que notre territoire méritait pour pouvoir accéder à cette concurrence et conforter nos entreprises.

La restructuration de la Maison des entreprises, son repositionnement pour rendre cette structure moins floue et plus percutante en lui donnant une dimension économique orientée sur l’innovation et les nouvelles technologies. Les conventions avec Montpellier Métropole et la chance de pouvoir intégrer le réseau French Tech. De nouveaux terrains sur Millau Viaduc 2 pour lesquels nous commencions à prospecter pour implanter des entreprises exogènes innovantes et créatrices d’emplois, etc., etc.

Je ne vais pas détailler toute la politique mise en place pendant six années, mais elle devait aspirer par le haut notre territoire qui mérite d’être respecté pour ses habitants et pour les entreprises qui y travaillent, car vouloir être ambitieux c’est donner de l’importance au tissu économique existant en le confortant et en lui fournissant une visibilité et une attractivité nécessaire que l’entre soi ne peut que fragiliser dégrader et mettre en difficulté.

Mesdames et messieurs les élus de la majorité locale actuelle, réfléchissez à deux fois avant de prendre des décisions dangereuses, car le monde économique vous observe et ne vous pardonnera rien à l’heure du bilan. Il y a quelques années, toute erreur était réversible alors qu’à l’heure actuelle de mauvaises orientations dans la politique économique favorisent des territoires voisins qui, ne nous leurrons pas, sont déjà largement mieux dotés et visibles que le nôtre.

C’est insulter les entreprises locales qui risquent et osent, investissent et se développent que d’entendre ou de lire de manière systématique comme mauvaise excuse que nous ne pouvons pas, que nous n’avons pas les moyens. La colonne vertébrale d’une communauté de communes est avant tout le développement économique !

Alors, cessez de vouloir garder votre confort sans penser à l’intérêt général, prenez des risques, osez, créez au lieu de me faire penser à ce proverbe Malais : « Quand on ne veut pas danser, on dit que la terre est mouillée. »

Toute querelle politique dogmatique d’un autre temps serait un postulat dépassé et futile quand notre territoire et sa population méritent une vraie place, quand nous risquons d’être repliés et oubliés, si nous ne prenons pas place aux côtés des métropoles qui nous entourent…

Miguel Garcia,
ancien vice-président de la Communauté de communes Millau Grands Causses

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