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Delta, Omicron et grippe : un cocktail détonnant en Occitanie

Comme il le fait régulièrement depuis le début de l’épidémie, Pierre Ricordeau, directeur général de l’ARS Occitanie, tenait une conférence de presse ce jeudi 13 janvier en fin de matinée, afin de faire un point sur les données régionales.

Où en est la situation épidémique en Occitanie ?

Le nombre de nouveaux cas est au plus haut depuis le début de l’épidémie en Occitanie. Le niveau de circulation virale est très élevé, avec les variants Omicron (majoritaire) et Delta, mais aussi avec les épidémies hivernales (grippe, bronchiolite…). Il est important de renforcer tous nos réflexes de protection face à ces virus.

« L’épidémie est d’une ampleur exceptionnelle, avec des taux d’incidences inégalés », souligne Pierre Ricordeau, en pointant du doigt un taux régional de 2281, soit 45 fois le taux d’alerte, et même 2363 selon les dernières données du jour. Un taux qui a été multiplié par quatre environ en quatre semaines…

« L’épidémie, portée par le variant Omicron, n’épargne aucun territoire de la région », note le directeur de l’ARS. Pire, il est probable qu’elle poursuive encore sa dynamique, puisque l’Occitanie serait une des dernières régions de la métropole à être entrée dans la vague Omicron. Il ne serait donc pas étonnant que le taux d’incidence atteigne dans les prochains jours le taux national établi aujourd’hui à 2.800.

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Comme nous l’avons publié mardi, « le variant Omicron recrée des distinctions en fonction des tranches d’âges ». Par exemple, le taux d’incidence est sept fois plus élevé chez les 20-29 ans (5206 en Aveyron) que chez les 65-75 ans.

Quels sont les virus les plus actifs en Occitanie ?

Cela n’étonnera personne, la majorité des cas est désormais liée au variant Omicron, très contagieux (85 % des cas). Mais l’épidémie liée au variant Delta reste encore très présente (15 % des cas). « Le Variant Delta a connu son pic vers Noël, au début de la vague Omicron », analyse Pierre Ricordeau, en soulignant que le variant Delta a encore un taux d’incidence de 300 / 100.000.

Double peine, le virus de la grippe circule aussi fortement en Occitanie, une des trois régions métropolitaines en phase épidémique de grippe avec l’Ile de France et Auvergne-Rhône-Alpes.

« C’est vraiment le moment de renforcer tous nos gestes barrières habituels face à tous les virus de cet hiver », insiste Pierre Ricordeau.

Quels sont les résultats des dépistages massifs en Occitanie ?

Alors qu’environ 7 % des tests étaient positifs à la mi-décembre, ils sont 17,8 % actuellement.

Face à la flambée épidémique actuelle, tous les acteurs du dépistage sont pleinement mobilisés. Des cellules départementales supervisent la montée en puissance, les besoins d’extension d’offre et le suivi des approvisionnements.

Plus de 21.000 nouveaux cas positifs sont détectés chaque jour en Occitanie en ce moment. L’ARS appelle à poursuivre ces efforts de dépistage et à respecter strictement les mesures d’isolement en cas de résultat positif.

Depuis début juillet 2021, 9,4 millions de tests ont été réalisés en Occitanie. 800.000 par semaine ont été réalisés début janvier 2022, un niveau jamais atteint.

Comment évolue la situation dans nos hôpitaux ?

Le niveau des hospitalisations comme celui des décès est au plus haut. Les équipes hospitalières restent en très forte tension face aux besoins de soins liés aux nombreux cas graves de Covid et aux autres épidémies de l’hiver. Toutes les équipes soignantes sont fortement mobilisées en ce moment.

Les lits de réanimations sont actuellement occupés à 94 %, dont la moitié par les malades du Covid. Parmi ces malades, 20 % ont moins de 40 ans, un peu moins de 50 % entre 40 et 60 ans. Et même si les effets du variant Omicron sont moins virulents que ceux de Delta, il n’y a pas de baisse des flux en réanimation puisque Omicron est beaucoup plus contagieux.

En hospitalisation conventionnelle, 20 % des patients atteints du Covid ont moins de 40 ans, 20 % entre 40 et 60 ans, près des deux tiers ont plus de 60 ans. Les hôpitaux d’Occitanie accueillent aussi une trentaine d’enfants de moins de 10 ans.

Là aussi, en raison du décalage épidémique par rapport aux autres régions de la Métropole, Pierre Ricordeau s’attend à une prochaine hausse de 30 % des hospitalisations, notamment conventionnelles, comme on le voit par ailleurs.

Le raisonnement qui consisterait à dire « ce n’est pas la peine de me faire vacciner, de toute façon je vais être contaminé, est un très mauvais raisonnement. A titre individuel parce que vous risquez une hospitalisation conventionnelle et parfois en soins critiques, et au plan collectif parce que l’hôpital va avoir beaucoup de mal à faire face à ce flux de nouvelles hospitalisations. Sans compter les formes de Covid longs qui peuvent être extrêmement invalidantes et durer très longtemps. »

Pierre Ricordeau, directeur de l’ARS Occitanie

Où en est la campagne de vaccination en Occitanie ?

Un rythme record a été soutenu en décembre (+ de 400.000 par semaine, 460.000 à la mi-décembre), des niveaux supérieurs à la campagne du mois de juillet.

« La vaccination protège déjà plus de 9 personnes sur 10, note Pierre Ricordeau. Cette mobilisation exceptionnelle se poursuit pour que chacun puisse bénéficier d’une dose de rappel au plus vite. C’est un rendez-vous à ne pas manquer pour renforcer notre protection et éviter les cas de Covid les plus graves. C’est aussi une étape indispensable avant le déploiement du passe vaccinal. N’attendez pas l’affluence à venir et faites-vous vacciner dès maintenant : 300.000 rendez-vous sont ouverts. »

Pourquoi faut-il se faire vacciner rapidement ?

La vaccination s’est ouverte progressivement au plus grand nombre. Elle est désormais accessible aux enfants, pour les familles qui le souhaitent. De nombreuses personnes vont bénéficier d’ici février d’une dose de rappel. Moderna et Pfizer sont équivalents et utilisés à 50/50 en ce moment en Occitanie. « Prenez rendez-vous dès maintenant, n’attendez pas l’affluence des prochaines semaines », avertit l’ARS.

En effet, la campagne de vaccination va encore s’accélérer au cours des prochaines semaines avec la mise en œuvre du passe vaccinal n préparation :

  • 1er septembre 2021 : Démarrage de la campagne de rappel vaccinal
  • 28 décembre 2021 : Accès au rappel vaccinal à 3 mois de la dernière dose
  • Janvier 2022 : Introduction du passe vaccinal pour les activités jusque-là soumises au passe sanitaire
  • 30 janvier 2022 : Intégration du rappel dans l’obligation vaccinale des professionnels de santé
  • 15 février 2022 : La dose de rappel doit être effectuée dans le délai de 1 mois dès qu’on y est éligible

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