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Millau. Opinion : « Fin de non-recevoir »

La deuxième rentrée scolaire sous le signe du Covid a eu lieu. Obligatoire aujourd’hui pour les élèves, les enseignants, les personnels accompagnants, le masque est devenu une fourniture scolaire comme les autres. J’ai eu la volonté à plusieurs reprises auprès de nos élus de pointer du doigt que ce nouvel accessoire n’est pas sans conséquence.

Que des travaux concluent que le port du masque place les élèves ( surtout les plus fragiles) en difficulté pour l’apprentissage. Que ce dernier accroît les différences entre les élèves en difficulté et les autres. Qu’il empêche la lecture faciale et labiale essentielle dans le processus d’apprentissage des plus petits jusqu’au moins en classe de CE1.

Loin de remettre en cause la nécessité du port du masque, il me semble important aujourd’hui d’alléger cette contrainte ,de la rendre plus confortable pour tous, pour en atténuer les effets pervers. En ce sens j’ai proposé lors d’une question diverse au conseil municipal de jeudi de fournir des masques inclusifs au personnel enseignant, encadrant. Outil recommandé par le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP). Mon principal message était de sensibiliser, s’il en était nécessaire, sur le fait « qu’enseigner en masque, c’est dispenser un enseignement dégradé ». Il me semblait que cela ne pouvait pas faire l’objet d’un débat sinon celui d’un débat consensuel. Mais c’était sans compter sur le fait qu’on me rétorque :

  • D’abord, que c’était à l’éducation nationale et seulement à elle de garantir cela… sauf que cette dernière qui s’est engagée à équiper, à la suite des enseignants spécialisés, les enseignants de maternelle et de CP n’a pas honorer sa promesse. A ce jour rien en ce sens. Ça bloque. C’est pour cela qu’en attendant des municipalités, des parents ,des écoles ont décidé d’acheter des masques inclusifs entre 9 et 12 euros l’unité (Ile-et-Vilaine, Haute-Garonne, Val-d’Oise) pour pallier cette négligence.
  • Ensuite, que ce n’était donc pas une orientation retenue et que de toute façon le budget ne le permettait pas. Et puis que « s’il s’agissait d’ un budget entre 9 et 12 euros les enseignants pouvaient se le payer ».
  • Et pour finir, après mon rappel de l’épisode des gourdes offertes à chaque écolier millavois en début d’année , que cette action-là se justifiait, car, elle, avait du sens…

Fin du débat… fin de non-recevoir…

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Je pensais que les élus avaient comme préoccupation d’offrir à nos enfants les meilleures conditions et chances pour réussir… Je pensais que les élus connaissaient la nécessité de mettre tous les moyens pour faire de l’école le « plus bel atout », d’une commune, d’un territoire et en être un des garants en compensant quand cela est nécessaire les manquements des plus hautes instances. Je pensais que les élus avaient l’école au cœur, même dans ce genre de détail.

Karine Haumaitre, élue municipale

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