Millau. « Petit enfer », la Cie Création Ephémère en résidence de création

Qu’il est long et court à la fois le temps de la création. Qu’elle est à la fois excitante et angoissante cette date du samedi 6 novembre 2021 à 20h30 au Théâtre de la Maison du Peuple où la Cie Création Ephémère présentera la première de « Petit Enfer » de Sylvain Levey, mis en scène par Philippe Flahaut.

En octobre 2019, la Compagnie a démarré un travail de recherche sur la question des secrets de famille, à travers les mots de différents auteurs comme Edouard Louis, Yann Verburgh ou Jean-Luc Lagarce.

Ce premier travail a esquissé les contours d’une commande d’écriture faite à Sylvain Levey qui a « livré » en septembre 2020 « Petit Enfer », un huis clos familial dans une petite maison de bord de mer en Normandie. Le texte est rythmé. L’énergie des comédiens proche de la machinerie des vaudevilles de Feydeau.

Les répliques bien huilées, proches des va-et-vient des dialogues de Beckett. La parole, souvent adressée au public, nous rappelle que ces personnages sont également des acteurs cherchant l’accroche du spectateur à la méthode Brechtienne. Sans oublier ce huis clos bien présent dans l’œuvre de Jean-Luc Lagarce.

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L’équipe composée de seize personnes (auteur, metteur en scène, comédiens, techniciens, décorateurs, etc.) s’est mise au travail dans des théâtres conventionnés à Revest-les-Eaux (83), à Guéret (23), Millau, mais aussi dans des lieux non équipés pour l’accueil de spectacles vivants.

Depuis le 10 octobre 2021, la Compagnie Création Ephémère est en résidence de création dans la salle des fêtes de Luc-sur-Aude (11) en partenariat avec les ATP de l’Aude (les Amis du Théâtre Populaire, imaginés en 1954 pour soutenir l’action de Jean Vilar, dont l’objectif est de créer un théâtre pour tous, qui réunit, rassemble, en opposition au théâtre bourgeois qui divise).

« Cette résidence nous permet de poursuivre notre projet artistique, politique et poétique d’accessibilité à la culture au plus grand nombre, en investissant des lieux et des territoires éloignés des grands pôles culturels. Car, à l’instar de Jean Vilar, nous avons envie de rencontrer le public, d’être au plus près de lui, de son souffle, de le rendre actif en le questionnant sur les grandes questions de notre temps. Nous aimons monter nos gradins, nos tréteaux, occuper et réinventer un espace en y créant un théâtre éphémère. Avec l’exigence de ne jamais baisser le propos artistique ».