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Opinion. « Mise sous tutelle, Emmanuelle Gazel agite encore le chiffon rouge ! »

Lors du dernier conseil municipal, Madame Gazel a annoncé (à grand renfort de communication presse et télé, comme elle sait si bien le faire) le placement de la ville de Millau dans le réseau d’alerte de la Direction Générale des Finances Publiques. Elle fait ainsi d’une procédure de prévention de gestion des comptes publics un acte politique de communication, renvoyant les responsabilités sur ses prédécesseurs tout en lui permettant de s’exonérer de toute action, de tout projet ou vision pour la ville. C’est sa stratégie connue et continue depuis plus d’un an. Rien ne change.

Cette fois, c’est donc l’analyse des finances de la Ville par la DGFIP qui lui en procure l’occasion. Elle en donne sa lecture sauf qu’au passage, elle prend des raccourcis ; elle omet volontairement quelques actes et chiffres. Elle livre sa propre interprétation en la présentant comme vérité et a une relecture de l’histoire, comme des documents, qui la servent, mais leurrent les Millavois.

Aujourd’hui, nous avons pu prendre connaissance du rapport d’analyse de la Direction Générale des Finances Publiques, dont nous n’étions pas destinataires. Ce rapport est assez éloquent sur de nombreux points et réhabilite notre gestion.

Il précise en premier lieu que l’inscription de la Ville de Millau au réseau d’alerte 2021 est faite en réalité au titre de l’exécution budgétaire 2020 pour lequel nous n’avions pas présenté de budget, en raison des échéances électorales, et à plus forte raison défendu de compte administratif.

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En réalité, 2020, c’est 12 mois de COVID 19, mais aussi 6 mois de mandature Gazel. Le rapport précise que l’aggravation de la situation des finances de la Ville cette même année est due à une dégradation du fonctionnement liée aux dépenses et aux pertes de recettes, inhérentes à la gestion de la pandémie COVID 19, mais aussi à une augmentation des charges de fonctionnement (charges de personnel et subventions notamment) entrainant un redoutable « effet ciseaux » (dixit).

Viennent ensuite les éléments portant sur la situation financière de la Ville de 2017 à 2020. Le rapport revient sur des ratios et indicateurs suivis de très près depuis de nombreuses années par notre majorité. Daniel Diaz, Maire adjoint en charge des finances, n’a jamais manqué de rappeler la fragilité des finances de la commune en toute transparence, conseil après conseil. Les rencontres annuelles avec les services de la DGFIP nous avaient déjà permis d’échanger très régulièrement avec les services de l’État sur notre suivi de la situation et les mesures correctrices engagées.

À Millau, les dépenses de fonctionnement sont importantes, c’est le fruit de décisions bien antérieures et les produits réels de fonctionnement diminuent. Un effet de courbes inversées qui contraint la capacité d’autofinancement de la Ville, la fameuse CAF. Cette tendance est loin d’être nouvelle à Millau, y compris sous le mandat de Guy Durand. De plus, dans notre ville, les taux d’imposition sont historiquement plus hauts que les autres villes comparables dans la même strate, mais le volume d’impôts collectés est, a contrario, historiquement beaucoup plus bas que ces mêmes villes. Un contexte financier bien particulier et un constat qui nous avait poussés à prendre des mesures durant notre mandature.

Face à cette situation, et comme le recommande encore aujourd’hui le rapport de la DGFIP, nous avions engagé plusieurs actions.

Des mesures d’économies sur les charges de fonctionnement ont donc bien été initiées progressivement sous le précédent mandat : la réflexion sur le temps de travail des agents, les mutualisations et la modernisation de nos services publics, le guichet unique, la dématérialisation, les tablettes numériques des conseillers, les économies d’énergies, la gestion des fluides, le photovoltaïque dans les écoles, etc.

Le rapport de la DGFIP constate bien cette diminution des charges de fonctionnement sur la période de 2017 à 2019. De la même manière, la DGFIP mentionne aussi la baisse des charges financières due à la renégociation de nos prêts et à la diminution des intérêts financiers. Ces efforts pour la diminution des charges (de fonctionnement et financières) avaient permis d’augmenter la capacité d’autofinancement, ce que reconnaît là encore le rapport de la DGFIP, pour la porter à près de 4 millions d’euros en 2019. Les projections financières que nous avions défendues garantissaient alors, avant la Covid, une CAF brute à plus de 3 millions d’euros par an sur le mandat suivant.

Les ratios financiers étaient suffisamment bons dans les années de gestion du précédent mandat pour envisager les investissements réalisés, puisque le rapport mentionne que l’endettement a diminué de 7,83 % depuis 2017 (rappelons qu’il s’agit ici de la première année de référence prise pour le rapport) tout en signalant l’amélioration de notre capacité de désendettement passée à 8,04 ans en 2019.

En ce qui concerne les investissements. Il s’agit là d’un sujet majeur de notre mandat. Nous avions la ferme volonté de moderniser Millau, de la rendre plus agréable, d’améliorer son cadre de vie et le confort de nos concitoyens tout en ayant l’ambition d’attirer une nouvelle population. Cela nécessitait de faire un véritable effort en matière d’investissements et d’équipements publics pour donner une véritable impulsion à la ville tout en donnant de l’activité à nos entreprises et nos artisans. Cette stratégie nous la revendiquons et nous la défendons. Oui nous avons fait des investissements et nous les assumons. Notre ambition était Millau 2030 et nos projets étaient maîtrisés et étalés dans le temps pour assurer la solvabilité de la Ville comme le recommande la DGFIP ou encore la Chambre Régionale des Comptes. Nos investissements ont nécessité le recours à l’emprunt, oui, et c’est ce que fait chaque ménage ou chaque entreprise qui souhaite aller de l’avant.

Dans les faits, nous avons donc diminué les charges de fonctionnement, diminué les charges financières tout en poursuivant un programme d’investissements ambitieux. C’est bien là le signe que nous contrôlions les finances à l’inverse de ce que nous reproche la municipalité actuelle.

Ainsi, Madame Gazel par sa communication renforcée, vend de la peur et espère s’acheter une sorte de totem d’immunité l’exonérant ainsi de tout projet structurant pour notre ville. Pour autant, n’étant pas à une contradiction près elle explique à gauche que « les frigos sont vides » (dixit), mais valide malgré tout un plan d’investissements sur le mandat de 25 M€ et annonce des gratuités et des embauches à tour de bras … Tout naturellement !

Enfin, quand Madame Gazel nous reproche nos investissements qu’elle juge surdimensionnés et pharaoniques, nous voyons nous des investissements tous plébiscités par la population millavoise. Des investissements qui étaient nécessaires à notre ville pour la tourner vers un nouvel avenir et vitaux pour nos entreprises afin de leur garantir activité et emplois.

Et voilà encore une fois toute la différence entre elle et nous. Il y a la méthode Gazel, de se cacher derrière son petit doigt en accusant les autres des pires maux, et la méthode Saint-Pierre d’assumer ses actes passés avec courage, d’agir au quotidien avec pragmatisme et de regarder l’avenir avec confiance et ambition.
Toujours et encore le chiffon rouge…

Groupe d’opposition Millau en action

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