Causses et vallées

La grotte de la Soustaragne (La Roque Sainte-Marguerite)

La grotte de la Soustaragne (grotte du souterrain) se situe à la sortie du village de La Roque-Sainte- Marguerite au départ de la côte de Saint-André-de-Vézines.

Pour nous y rendre, nous prendrons un sentier qui monte vers Montméjean, une centaine de mètres au-dessus du moulin de la Caze. « La Soustaragne » est une baume jasse.

Pour désigner les abris sous roche, des « adrets » du Causse Noir dominant les Gorges de la Dourbie, les Caussenards ont formé un néologisme occitan : Les Baumas Jaças. Ces abris, dans un passé récent, servaient de refuge aux petits troupeaux de brebis du Causse pour l’hivernage ou, profitant des points d’eau, aux troupeaux plus importants.

Approchons-nous de la grotte. Celle-ci a été divisée en deux parties, on remarquera que le côté droit  n’est qu’un abri où le sol couvert de sable a été remué. Lors de notre dernier passage (14  août 2013) reposait sur celui-ci un crâne de lièvre.

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Sur la gauche, un mur de pierres sèches de dimension assez importante (1,65 m de large à gauche, 75 cm à droite sur 2 mètres de haut) muni d’une ouverture large d’un mètre qui devait enchâsser une porte (on voit encore les traces du barroul (barre de bois, épar, servant à condamner les portes)) sur les pierres. Celle-ci donne accès à une salle de moyenne dimension.

Particularité de cette salle, sur la gauche, et juste derrière le mur, une cheminée avec ouverture naturelle au plafond, qui devait faire le bonheur des bergers comme aujourd’hui des randonneurs. On trouve également des fagots de bois à l’entrée. 

L’entrée de la grotte (14 août 2013). DR

Hervé Bosch dans l’ouvrage intitulé « Le Causse Noir » mentionne que le père F. avait dans le temps son père qui y abritait des vaches. Celles-ci étaient parquées près de l’entrée car le couloir qui prolonge la cavité développait selon lui, une longueur infinie (p.164-165, 2008).

La première salle de moyenne dimension dans laquelle cependant on peut circuler sans baisser la tête donne suite en effet à un couloir sombre dont on ne voit pas le fond, qu’il vaut mieux parcourir avec une lampe, mais qui se termine au bout de vingt mètres. 

Revenons à l’entrée de la Soustaragne et donnons la parole à mon guide Alain Bouviala, qui m’a montré cette grotte, en citant quelques extraits de son livre sur les Baumes : « L’entrée d’une baume jasse est reconnaissable à son ébrasement intérieur, qui empêchait l’ouverture inopinée par les bêtes enfermées poussant la porte » (p.111), « les moellons sont de taille de plus en plus réduite au fur et à mesure de l’élévation : facilité de levage, allègement du bâti vers le haut, à l’endroit où les bêtes ne s’appuient pas. De nos jours, cette partie supérieure est souvent éboulée pour de multiples causes. Ainsi nombre de bergeries ont vu leurs murs considérablement surbaissés. Noter cependant que celui-ci n’arrivait pas toujours jusqu’au plafond de l’auvent élevé, de façon à permettre l’aération de la cellule. Si l’encorbellement était plus bas, le mur l’atteignait et l’on y pratiquait de minces lucarnes par où les prédateurs ne pouvaient pénétrer » (p.109, Les Baumes, abris sous roche et troglodytes, 2002). On remarquera à l’entrée, un bloc de pierre sur la droite sans doute enlevé du mur et qui sert de banc.

Marc Parguel

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