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Millau. Une dernière garde chez les pompiers après 40 ans de service

Patrick Bertrand a commencé sa carrière par vocation à tout juste 18 ans en 1982. Après 40 ans passés au service des autres, il raccrochera bientôt sa tenue et son casque de sapeur-pompier volontaire.

C’est sous les ordres du commandant Lacombe qu’il a fait ses premiers pas de sapeur-pompier volontaire. La caserne de Millau construite en 1972 était alors installée rue Lucien Costes.

Il se souvient nostalgique d’avoir été logé pendant sept ans « à la tour des pompiers » comme une dizaine de volontaires à cette époque ainsi que la plupart des pompiers professionnels. Les pompiers volontaires assuraient alors une semaine de garde par mois tous les soirs de 19h à 7h.

Dès son arrivée et malgré son jeune âge, il sera rapidement confronté à la réalité du terrain avec les grandes inondations de 1982, un souvenir « qui restera gravé à jamais dans sa mémoire » comme le terrible accident qui couta la vie à trois religieuses dans le virage du Panoramique, côte de La Cavalerie.

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Il n’oubliera pas non plus l’incendie des pins de Vinnac dans les années 80 ni celui du causse Noir derrière la Pouncho d’Agast. Mais le fait marquant de sa carrière c’est un accident en service qui aurait pu lui couter la vie ainsi qu’à l’un de ses collègues en 2003.

Nous avions été appelés en renfort par l’armée pour un incendie dans le camp du Larzac. Pendant l’intervention, nous nous sommes retrouvés encerclés par le feu et en voulant aider un collègue, on bien failli y passer tous les deux victimes d’un coup de fumée ».

Au total, 200 hectares sont partis en fumée ce jour-là et cette mésaventure lui vaudra de recevoir avec d’autres sapeurs-pompiers engagés sur l’incendie la médaille du courage et du dévouement qui leur a été remise par le préfet de l’Aveyron.

La dernière « 24h »

Ce samedi 14 août à 7h, l’adjudant-chef Patrick Bertrand a pris sa dernière 24h (une garde du samedi au dimanche de 7h à 7h) au standard du centre de secours millavois. Un poste qu’il n’occupe pas habituellement et qu’il a dû laisser ponctuellement dès le milieu de la journée pour prêter main-forte à ses collègues sur le terrain.

© Millavois.com

Dimanche 15 août au petit matin, il ne laissera pas définitivement le corps des pompiers puisqu’il effectuera encore quelques gardes de 12h ainsi que des formations pour les « JSP », les Jeunes Sapeurs-Pompiers.

Si son départ est un choix personnel après une carrière de 40 années de sapeur-pompier volontaire, c’est tout de même un brin nostalgique qu’il quittera définitivement la grande famille des sapeurs-pompiers au mois de février.

« J’ai toujours voulu faire pompier, depuis tout petit, ça a été une évidence quand je me suis engagé et depuis je n’ai jamais arrêté. Aujourd’hui je pars avec un pincement au cœur mais il faut savoir s’arrêter et laisser sa place ».

Photo souvenir avec les collègues présents pour la dernière garde de 24h. © Millavois.com

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