[dropcap]L[/dropcap]ors du dernier CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), la direction centre hospitalier de Millau a annoncé que le SSR polyvalent de l’hôpital fermé pour l’été, resterait clos jusqu’à la fin du mois de septembre minimum.
Le syndicat Sud Santé sociaux a tenu à apporter des précisions et à réagir à une situation « prévisible depuis longtemps et que la crise de la covid ne fait qu’aggraver ». Pierre-Jean Girard, le représentant du syndicat Sud Santé sociaux précise que cette décision est justifiée par « le manque de personnel notamment d’infirmiers. » En cause, « les difficultés de recrutement et les arrêts maladie dans le service médecine au sein de l’établissement ».
Il y a une perte du sens du métier d’infirmier et un ras-le-bol énorme amplifié par la crise covid. Les jeunes diplômés préfèrent se tourner vers le secteur libéral ou travaillent en intérim ».
L’infirmier dénonce également le numérus clausus national qui fait que « les sorties des jeunes diplômés des écoles ne compensent pas les pertes réelles d’effectifs ».
On ne connait pas encore la date de réouverture du SSR de l’hôpital, concernant le mois d’octobre la décision sera prise mi-septembre. La directrice aurait pris l’engagement de ne pas fermer le SSR définitivement, le syndicat dit qu’il reste vigilant.
Une situation explosive
À l’aube de la quatrième vague de l’épidémie de covid-19 et alors que le plan blanc vient d’être déclenché en Occitanie, le représentant syndical qualifie la situation « d’explosive » et confie avoir « très peur de ce qui va se passer » dans un climat de tensions exacerbé par la mise en place du passe sanitaire.
Le syndicat s’est clairement positionné en faveur du vaccin, mais regrette que le passe sanitaire « soit une extorsion du consentement libre et éclairé de chacun ». Il s’interroge sur les moyens mis en œuvre pour son entrée en vigueur au centre hospitalier à partir du 15 septembre ainsi que sur une « éventuelle rupture d’égalité des soins et la levée du secret médical ».
Ce passe sanitaire est une aberration, hier on était des héros, aujourd’hui on nous prend en otage et on nous menace de sanctions ! Nous sommes contre les sanctions et on se battra jusqu’au bout ! »
Un vigile à l’hôpital
Pour faire respecter la mesure, l’ARS a débloqué 60 M€ pour financer des vigiles chargés de contrôler le passe sanitaire des usagers des centres hospitaliers.
C’est inacceptable ! Ce gouvernement nous aura tout fait ! il ne finance pas les lits d’hôpitaux et les équipements qui ont cruellement manqué pendant la première crise pour le personnel soignant, et il débloque de l’argent pour mettre des vigiles dans les hôpitaux ! »
En France, des grèves illimitées se profilent contre la mise en place du passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants. Le syndicat a lancé un préavis de grève national depuis le 4 août. Rien n’est encore décidé localement, mais le centre hospitalier millavois pourrait faire partie des établissements impactés par le mouvement.
« La question est quelle santé on veut pour demain ? Aujourd’hui, l’urgence est sanitaire, mais elle est aussi et surtout sociale ! »