Opinion

« Je ne peux plus fréquenter la MESA, bibliothèque municipale »

Je me suis présentée à la MESA vendredi après-midi pour rendre les livres empruntés. À l’accueil une jeune fille assise sur une chaise s’est levée pour me demander mon passe sanitaire. Document que je ne possède pas. Elle m’a alors indiqué la sortie du doigt et la boîte à livres à l’extérieur pour que je les dépose moi-même. J’ai ressenti le terrible sentiment d’une mise à la porte.

Je suis une fidèle adhérente de la bibliothèque municipale depuis 1995. J’ai participé à de nombreuses actions proposées par celle-ci, en tant que lectrice, mais aussi en tant qu’institutrice. J’y ai amené mes élèves régulièrement afin de les initier au plaisir des livres, de la lecture, de l’écriture, de la culture.

Afin également de leur donner l’envie d’y retourner avec leurs parents, librement.

De passage en Dordogne, j’ai pu rentrer dans une bibliothèque qui avait mis en place un système de jauge à 50 personnes, comme l’a d’ailleurs fait le cinéma de Millau afin, je cite, de permettre à tous, sans avoir à présenter de justificatif de venir dans un esprit serein au cinéma. La bibliothécaire m’a expliqué que cette organisation était possible et le choix de sa commune, afin de permettre l’accès à la culture littéraire, à tous, tout en respectant les règles sanitaires actuelles.

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Je continue de lire, car c’est possible sans passe sanitaire. Mais je ne sais pas si je pourrai retourner un jour à la MESA, car je ne me résous pas à montrer un laissez-passer pour me cultiver, mais aussi prendre un verre entre amis, m’offrir un restaurant, voir un spectacle, aller au musée…

Je souhaite sincèrement que la municipalité de Millau se donne les moyens d’une réelle réflexion sur ce que la mise en place du passe sanitaire implique en tant que mesure discriminatoire, et s’accorde plus qu’une poignée de jours pour la mener.

Christine Quillivic, fidèle lectrice de la MESA, Institutrice à la retraite

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