Depuis le 21 juillet, le passe sanitaire est obligatoire pour accéder à la médiathèque de Millau. Un collectif de citoyens a fermement dénoncé cette mesure et a demandé des explications aux élus présents sur le marché et à la maire de Millau par voie de presse.
En fin de matinée ce vendredi 6 août, un collectif citoyen composé d’une quinzaine de personnes s’est présenté à la médiathèque de Millau pour protester contre la mise en application du passe sanitaire obligatoire à l’entrée de l’établissement, « alors que la bibliothèque de Saint-Affrique a pour l’heure fait le choix de réduire la jauge à 49 personnes et que tout se passe très bien. »
« Pourquoi tant de zèle ? »
Au nom du collectif, Camille Valabrègue dénonçait « un excès de zèle de la municipalité qui avait décidé de le mettre en place presque au lendemain de l’allocution du président de la République alors que ce n’était pas encore une obligation et regrettait cette rupture d’égalité entre les citoyens ».
Elle confie les inquiétudes du collectif, engendrées par la posture municipale.
Pourquoi la mairie fait tant de zèle ? L’accès à la culture et à un lieu public est un droit fondamental constitutionnel. Le fait qu’on ne puisse pas rentrer dans la médiathèque alors qu’on est adhérents, qu’on paye nos impôts, c’est très grave et la discrimination à l’entrée d’un lieu de service public est lourdement punie par la loi. Nous voulons interroger la mairie : comment cette décision a-t-elle été prise ? Est-ce que l’ensemble du conseil municipal a été sollicité ? »
Un choix assumé
Jean-Pierre Mas adjoint aux sports et le premier adjoint Thierry Perez chargés de la permanence des élus sur le marché de Millau n’étaient « pas totalement au courant des détails de la mise en place de la mesure » et n’ont pas pu apporter immédiatement les réponses demandées.
Ils ont pris les doléances du collectif et assuré qu’ils leur répondraient dans de brefs délais. C’est depuis chose faite, un message a été adressé au représentant du collectif.
« La ville a choisi de ne pas adopter cette posture pour les raisons suivantes : juridiquement, elle n’est tout simplement pas viable, refuser l’accès à la 51ème personne qui se présentera avec son passe valide n’est pas défendable et ne pas contrôler le passe, c’est potentiellement laisser rentrer des personnes contaminées et ce n’est pas sécurisant pour les personnes fragiles et vaccinées qui souhaitent profiter des équipements culturels et sportifs de la ville et qui en ont été privées pendant longtemps ».
La maire de Millau réagit
Nous avons choisi d’appliquer la loi imposée dans les ERP (Établissements Recevant du Public) sans réduire la jauge à 49 personnes pour protéger et ne pas mettre en danger les plus fragiles et le personnel, et d’autre part pour ne pas pénaliser les personnes vaccinées ».
La maire de Millau a expliqué qu’entre les annonces gouvernementales et la mise en application de la mesure, la municipalité n’avait eu qu’une poignée de jours pour réagir : « un conseil municipal pour décider de son application n’était pas envisageable en termes de délais, la décision a donc été prise en concertation avec les élus concernés ».
Emmanuelle Gazel a également précisé que les équipes municipales menaient une réflexion pour assurer « un service dégradé de prêt accessible à tous pour ne pas pénaliser les personnes qui n’auraient pas eu encore le temps de se faire vacciner et ne pas les pénaliser ». Il devrait être mis en place entre le 15 août et ce au moins jusqu’à mi-septembre.
« Nous sommes tous tributaires des lois, nous essayons d’être cohérents sans priver les citoyens du service public ».